La fille du napalm et au-delà : Photos de guerre AP
La jeune fille, nue et hurlante, court directement vers l’appareil photo de Nick Ut – et entre dans l’histoire.
Elle s’appelle Kim Phuc, et à l’instant où le photographe de l’Associated Press a pris son image il y a 50 ans – le 8 juin 1972 – elle est devenue plus qu’une victime d’un tir de napalm sud-vietnamien sur son hameau. Elle était et reste un symbole international de cette guerre impopulaire, et des tourments infligés aux innocents dans toutes les guerres.
Pendant près d’un siècle, l’AP a couvert la guerre en images. Certaines ont remporté des prix Pulitzer, comme la fille au napalm d’Ut, comme la photo à couper le souffle d’Eddie Adam sur l’exécution d’un prisonnier vietnamien, comme le tableau de Joe Rosenthal sur les Marines hissant le drapeau sur le mont Suribachi à Iwo Jima.
Ces photos et d’autres sont gravées dans la mémoire du monde, et résonnent souvent d’une façon que les mots et les vidéos ne peuvent pas faire.
Certains montrent l’action de la guerre : un Palestinien, pierre à la main, affronte un char israélien ; des réfugiés coréens rampent sur un pont en ruines, comme des fourmis ; une statue du leader irakien Saddam Hussein s’écrase au sol.
Sur cette photo du 8 juin 1972, des équipes de télévision, dont le reporter d’ITN Christopher Wain, et des troupes sud-vietnamiennes entourent Kim Phuc, 9 ans, sur la Route 1 près de Trang Bang, après qu’un avion sud-vietnamien ciblant des positions présumées du Viet Cong a accidentellement largué son napalm enflammé sur le village civil. (AP Photo/Nick Ut, File)
Mais d’autres se concentrent sur la douleur et les pertes. Un Marine, saignant abondamment autour du cou, est évacué par hélicoptère après un bombardement en Afghanistan. Un homme montre les cicatrices laissées par des gangs brandissant des machettes lors du génocide rwandais. Une femme palestinienne, dont le visage est un masque de fureur et de chagrin, brandit des casques laissés par les responsables d’un massacre dans le camp de réfugiés de Sabra, au Liban.
Trop souvent, les photos de guerre montrent de jeunes victimes.
A trente-huit ans d’intervalle, au Vietnam et en Syrie, des pères s’agrippent aux corps de leurs enfants morts. Entre les deux, en 1994, un garçon de 7 ans gît mortellement blessé dans une mare de sang à Sarajevo.
Et puis, cette année, Evgeniy Maloletka a capturé les conséquences du bombardement russe d’une maternité à Mariupol, en Ukraine. Cinq hommes portaient une femme enceinte sur une civière. Son bassin avait été écrasé ; elle ne survivrait pas.
Ni son enfant à naître.
Dans la vidéo ci-dessus, Adrian Ghobrial de actualitescanada a parlé à Kim Phuc de sa relation avec le photographe Nick Ut. Regardez CTV National News ce soir pour le reportage complet de Ghobrial.