Des Canadiennes et des enfants rentrent chez eux après avoir quitté des camps de détention en Syrie
Deux femmes et trois enfants qui étaient temporairement portés disparus en Syrie après avoir échoué à embarquer sur un vol de rapatriement vers le Canada en avril sont enfin sur le chemin du retour.
Les femmes et les enfants faisaient partie d’un groupe de 19 personnes que le Canada a accepté de ramener chez eux des camps de prisonniers gérés par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie en janvier.
Ils sont détenus depuis des années dans des camps de personnes déplacées dans une région désormais contrôlée par les Forces démocratiques syriennes dirigées par les Kurdes.
Les 14 autres personnes sont arrivées en avril, mais ces femmes et ces enfants ne se sont pas présentés pour le vol et ni leurs avocats ni le gouvernement canadien n’ont su ce qui s’était passé pendant plusieurs jours.
L’un de leurs avocats a déclaré plus tard que les femmes et les enfants avaient été détenus par des gardes kurdes et n’avaient pas été autorisés à monter à bord de l’avion à ce moment-là.
L’avocat d’Ottawa Lawrence Greenspon, qui a conclu l’accord plus tôt cette année pour ramener les 19 femmes et enfants de Syrie, a déclaré que leur retour est maintenant une très bonne nouvelle.
« J’ai parlé à leurs familles ici au Canada et ils sont aux anges, ravis et tout simplement ravis », a-t-il déclaré.
Greenspon a déclaré qu’il est possible que les femmes soient arrêtées lorsqu’elles atterriront au Canada.
Le gouvernement fédéral a arrêté et demandé des engagements de ne pas troubler l’ordre public contre trois des quatre femmes qui sont revenues en avril.
« Ce ne serait pas une surprise s’ils recherchaient des obligations de paix contre l’une ou l’autre de ces deux femmes », a déclaré Greenspon.
Le gouvernement fédéral est actuellement en pourparlers avec les avocats représentant les trois femmes arrêtées en avril sur les conditions qui seraient mises en place dans le cadre des engagements de ne pas troubler l’ordre public.
En mai, la Cour d’appel fédérale a renversé une décision selon laquelle quatre hommes canadiens détenus dans des camps syriens avaient droit à l’aide d’Ottawa pour rentrer chez eux.
Greenspon dit que l’affaire sera portée devant la Cour suprême du Canada.
Un petit groupe de membres de la société civile, dont le sénateur Kim Pate, devrait se rendre dans la région fin août pour rendre visite aux quatre hommes dans l’espoir d’aider à les rapatrier.
Greenspon dit que les deux femmes et les trois enfants qui reviennent cette semaine donnent à la délégation qui se rend dans le nord-est de la Syrie une base renforcée démontrant que le Canada peut rapatrier ses citoyens de la région.
La délégation comprendra également Alex Neve, ancien secrétaire général d’Amnistie internationale Canada, et Scott Heatherington, un diplomate canadien à la retraite.
Une autre mère canadienne de six enfants qui lutte pour quitter la Syrie et qui a subi un revers lorsque sa tente a été endommagée par un incendie ne fait pas partie du groupe qui rentre chez elle.
Greenspon dit que le gouvernement fédéral n’aidera pas la Québécoise à rentrer au Canada parce que les responsables pensent qu’elle présente un risque pour la sécurité, et cette position n’a pas changé depuis que l’incendie a été signalé fin juin.
Il dit qu’il s’attend à intenter une action en justice contre la décision du gouvernement fédéral d’accorder le rapatriement à ses six enfants, mais pas à elle.
Il a dit en parlant avec elle il y a quelques jours qu’elle était physiquement et mentalement désemparée.
« Elle est en très, très mauvais état », a-t-il dit.
— Avec des fichiers de Jim Bronskill
Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 6 juillet 2023.