Allégements fiscaux, plus de dépenses : Ce que les opposants de Trudeau veulent voir dans le budget 2022
Le budget fédéral de 2022 sera déposé dans une semaine. Alors que le cabinet du premier ministre Justin Trudeau et les fonctionnaires du ministère des Finances mettent la dernière main à ce document de dépenses massives, les députés de l’opposition demandent aux libéraux de s’engager à présenter un plan financier qui permette à la fois de réduire les dépenses et de dépenser davantage.
Il incombera à la vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, de peser les pressions économiques actuelles dues à l’inflation, aux appels à ne pas augmenter les impôts, y compris ce qu’ils avaient promis lors des dernières élections, à l’attente croissante d’une augmentation du budget de la défense du Canada et à l’accord conclu avec les néo-démocrates, qui prévoit l’affectation de milliards de dollars aux programmes sociaux, y compris les soins dentaires.
En concluant leurs 2022 audiences pré-budgétaires, les députés ont fait plus de 200 recommandations sur ce que le budget devrait inclure ou prendre en compte, sur la base de leurs consultations avec les parties prenantes, les économistes et les groupes industriels.
Avant le dépôt du budget, voici ce que les députés de tous les partis ont dit sur ce qu’ils pensent que le plan de dépenses devrait et ne devrait pas inclure.
LES CONSERVATEURS
Dans une motion de l’opposition débattue jeudi, les conservateurs fédéraux ont accusé les libéraux de « dépenses gouvernementales excessives » à l’origine d’une inflation record, et aussi de refuser « d’accorder une aide aux Canadiens ».
En conséquence, ils demandent à tous les députés de les soutenir en demandant au gouvernement de « présenter un budget fédéral ancré dans la responsabilité fiscale, sans nouveaux impôts, avec une voie vers l’équilibre et un ancrage fiscal significatif ».
« Le ministre des Finances va déposer dans cette Chambre, un budget, qui est destiné à tracer la voie à suivre pour ce pays en ce qui concerne nos finances, la façon dont nous dépensons l’argent des contribuables. Et étant donné que les six dernières années de gouvernement libéral ont été un tel désastre financier, nous aimerions faire quelques suggestions », a déclaré le député conservateur et porte-parole en matière de finances Ed Fast en présentant la motion.
Parmi les suggestions des conservateurs : Voir le gouvernement réduire la taxe sur les produits et services (TPS) sur l’essence et le diesel, présenter un plan pour s’attaquer à l’inflation et à la crise de l’accessibilité financière et, de manière générale, « donner un répit aux Canadiens ».
Alors que l’opposition officielle pense que les dépenses gouvernementales doivent être limitées, les députés conservateurs ont demandé aux libéraux d’augmenter les dépenses de défense de dizaines de milliards de dollars pour atteindre l’objectif de l’OTAN de 2 % du PIB.
LE BLOC QUÉBECOIS
Le chef du Bloc Québécois, Yves-Francois Blanchet, a tenu une conférence de presse sur la Colline du Parlement, jeudi, pour expliquer ce que son caucus souhaite voir dans le budget de la semaine prochaine, sur la base de consultations avec des organisations québécoises de divers secteurs.
Le Bloc Québécois a cinq demandes « inconditionnelles » dans le budget afin d’être prêt à voter pour celui-ci.
Ces demandes sont les suivantes L’augmentation des transferts fédéraux en matière de santé aux provinces ; l’augmentation des paiements de la sécurité de la vieillesse de 110 $ ; la poursuite des mesures pour faire face à l’augmentation du coût de la vie ; l’engagement du secteur financier dans le développement d’une stratégie industrielle verte ; et la prise d’une série de mesures pour respecter les engagements envers les peuples autochtones, y compris l’accès à l’eau potable d’ici la fin de l’année.
Dans un communiqué, M. Blanchet a déclaré qu’il se concentrera sur ce qu’il a toujours fait : Si ce qui est proposé est bon pour le Québec. Si ce n’est pas le cas, ils essaieront de l’améliorer jusqu’à ce que ce soit le cas.
LES NOUVEAUX DÉMOCRATES
Le NPD est peut-être le parti qui aborde le budget avec la plus longue liste d’attentes, en fonction de ce que les libéraux ont promis d’avancer en échange de leurs votes.
Parmi ce que les néo-démocrates attendront de Freeland jeudi prochain : La première phase d’un programme national de soins dentaires ; potentiellement plus d’argent pour développer un programme national d’assurance-médicaments ; et plus de financement pour répondre aux pressions exercées sur le système de soins de santé par les pandémies.
Le NPD s’est également mis d’accord avec les Libéraux pour prendre des mesures visant à alléger le coût du logement, y compris un supplément unique de 500 $ à la Prestation canadienne pour le logement, et pour mettre en œuvre des changements au système fiscal visant les institutions financières qui ont profité de la pandémie.
Et, contrairement aux conservateurs, le chef du NPD, Jagmeet Singh, a déclaré que son caucus ne veut pas voir les dépenses de défense du Canada augmenter autant qu’il le faudrait pour atteindre l’objectif de l’OTAN,