Poilievre demande une étude sur les contrats gouvernementaux de McKinsey
Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, demande qu’un comité étudie la relation entre le gouvernement et une société de conseil à la suite d’informations selon lesquelles cette dernière a reçu 30 fois plus d’argent en contrats fédéraux sous les libéraux de Justin Trudeau que sous les conservateurs de Stephen Harper.
Comme l’ont rapporté Radio-Canada et le Globe and Mail, McKinsey and Company a gagné 2,2 millions de dollars en contrats fédéraux pendant les neuf années où les conservateurs de Harper étaient au pouvoir, contre 66 millions de dollars en six ans sous les libéraux de Trudeau.
M. Poilievre demande une enquête du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires du Parlement, qui chercherait à obtenir tous les documents écrits liés à McKinsey, y compris les courriels et les messages textes. Il a déclaré qu’il ne pense pas qu’une enquête publique à grande échelle soit nécessaire à ce stade.
« Les gens ne peuvent même pas payer leurs factures, et pourtant des entreprises liées aux libéraux de Trudeau obtiennent de gros contrats de plusieurs dizaines de millions de dollars « , a déclaré M. Poilievre lors d’une conférence de presse mardi.
Radio-Canada rapporte également que le ministère qui a accordé les plus gros contrats à McKinsey est Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
M. Poilievre a remis en question la valeur de ces contrats alors qu’il y a un arriéré d’environ 1,2 million de demandes d’immigration, demandant : » Qu’avons-nous obtenu en tant que Canadiens ? Quels sont les résultats du travail ingénieux de cette société de gestion ? « .
Le chef du Bloc Québécois Yves-François Blanchet a également tenu une conférence de presse mardi pour faire écho aux appels de Poilievre en faveur d’une étude en comité.
M. Blanchet s’est dit particulièrement préoccupé par le manque de transparence dans ce dossier, et par le risque d’encourir des coûts supplémentaires en engageant une entreprise privée pour potentiellement faire le travail du service public.
« Les questions que cela soulève pour nous ne concernent pas la firme internationale », a-t-il dit, « mais plutôt la question de savoir pourquoi le gouvernement du Canada a cédé ses priorités, par le biais de contrats, à une entreprise privée étrangère ? »
M. Poilievre a également remis en question la nomination ultérieure de Dominic Barton, ancien directeur général mondial de McKinsey, au poste d’ambassadeur du Canada en Chine, poste qu’il a quitté en 2021.
« Il est temps pour les Canadiens d’obtenir des réponses », a déclaré Poilievre. « Nous devons savoir à quoi servait cet argent, quelle influence McKinsey a eu dans notre gouvernement, et il est temps que les contribuables canadiens aient des réponses à ces questions. »
actualitescanada.com a demandé des commentaires à la fois au gouvernement fédéral et à McKinsey, mais n’a pas encore reçu de réponse.