Explicatif : la stratégie derrière la hausse des taux d’intérêt
Alors que les Canadiens font face à l’inflation dans un contexte d’incertitude économique, beaucoup posent une question fondamentale sur la stratégie de la Banque du Canada : comment les taux d’intérêt majorés permettent-ils de maîtriser l’inflation ?
La réponse se résume au comportement des consommateurs.
« Des taux d’intérêt plus élevés encouragent l’épargne et découragent les emprunts et, par conséquent, les dépenses », explique la Banque du Canada (BdC) sur son site Web. « En réponse, les entreprises augmentent leurs prix plus lentement ou même les baissent pour encourager la demande. »
Afin d’atteindre la cible d’inflation, la BdC ajustera le taux directeur, ce qui incitera les banques à augmenter les taux d’intérêt sur leurs dépôts, leurs prêts et leurs hypothèques, et déclenchera une réaction en chaîne dans l’échange de biens et de services.
Afin de mesurer l’inflation chaque mois, Statistique Canada suit les prix des biens et services de consommation, qui contribuent tous à ce que l’on appelle « l’indice des prix à la consommation » (IPC). Cette mesure représente les dépenses » globales » au Canada, et les données sont généralement prises en compte par les entreprises, les institutions et les gouvernements pour comprendre les trajectoires financières.
L’attente est un élément clé des problèmes d’inflation.
« Si les gens s’attendent à ce que les prix augmentent, en moyenne, d’environ 2 % chaque année, les employeurs et les travailleurs sont plus susceptibles d’accepter une augmentation de salaire de 2 % pour compenser la hausse du coût de la vie », a déclaré la Banque du Canada. « Et comme les salaires influent sur le coût de production des biens et services, et que ce coût influe sur leurs prix, ce cycle aide la Banque à maintenir l’inflation au niveau visé. »
En termes simples, si le coût des biens dépasse le revenu des gens, ceux-ci achèteront moins et l’économie ralentira. Le pouvoir d’achat général diminuera dans l’ensemble de l’économie.
« Une inflation élevée peut signifier que les personnes qui ont économisé pour leur retraite peuvent se retrouver avec moins d’argent que prévu », explique la BoC. « Les entreprises et les consommateurs doivent consacrer du temps et des efforts pour essayer de se protéger des effets de la hausse des coûts. »
Mais aussi mauvaise que soit l’inflation élevée, la déflation – où les prix s’effondrent – n’est pas beaucoup mieux.
« Une baisse de certains prix peut stimuler la demande pour ces articles », explique la BoC. « Mais une baisse générale et persistante des prix est généralement le symptôme de problèmes profonds dans une économie. »
Pour cette raison, la BoC fait également levier sur les taux d’intérêt lorsqu’il s’agit de permettre plus de dépenses.
« Des taux d’intérêt plus bas fonctionnent à l’inverse et peuvent contribuer à augmenter l’inflation s’ils sont trop bas. »
Tout se résume au pouvoir d’achat – et au carburant qui le sous-tend, explique la BoC. Lorsque les gens perdent leur emploi, ils ont moins d’argent à dépenser. Par conséquent, lorsqu’une entreprise enregistre moins de ventes, elle peut baisser ses prix – mais c’est le résultat d’une baisse de la demande.
« Comme plus d’argent est épargné, moins d’argent est dépensé, les prix baissent davantage et l’activité économique se réduit. »