Le directeur de la santé publique du Québec, Horacio Arruda, démissionne, reconnaissant l' »érosion » de l’opinion publique.
Le Dr Horacio Arruda, qui a été le principal responsable de la santé publique au Québec pendant toute la durée de la pandémie de COVID-19, a démissionné lundi en admettant une récente « érosion » de la confiance du public.
Il a offert sa démission au premier ministre François Legault, qui l’a acceptée, selon un porte-parole du bureau du premier ministre.
Le bureau de M. Legault ne fait aucun autre commentaire pour le moment mais tiendra une conférence de presse mardi.
Dans la lettre de démission d’Arruda, obtenue par CTV News, il a cité des critiques récentes sur son travail mais n’a pas précisé à quoi il se référait exactement.
« Les récentes remarques faites sur la crédibilité de nos avis et sur notre rigueur scientifique provoquent sans doute une certaine érosion de l’adhésion de la population », écrit-il, c’est-à-dire de la volonté des gens de suivre les règles de santé publique.
« Dans ce contexte, j’estime opportun de vous proposer la possibilité de me remplacer avant la fin de mon mandat, au moins en tant que DNSP », l’acronyme en français pour Directeur de la Santé Publique.
M. Arruda a occupé le poste de directeur de la santé publique de la province pendant 12 ans.
Ne voyez pas dans ce geste un abandon de ma part, mais plutôt l’offre d’une opportunité pour vous de réévaluer la situation, après plusieurs vagues ». [of the pandemic] et dans un contexte en constante évolution », a-t-il écrit.
Il a écrit que si Legault souhaitait qu’il continue à occuper son poste, il le ferait, mais qu’il était prêt à « servir les citoyens » de la province à un autre titre.
Arruda a fait face à des critiques sur plusieurs fronts récemment, alors que le Québec est redevenu l’épicentre du pays pour le COVID-19, comme il l’a été à plusieurs reprises depuis la première vague de la pandémie au printemps 2020.
Chaque vague a donné lieu à des critiques différentes sur la façon dont la province a géré le virus, mais récemment, M. Arruda a été confronté à un barrage de plaintes concernant des commentaires qu’il a faits publiquement, notamment en disant à plusieurs reprises que les masques K-95 n’étaient pas meilleurs que les masques de procédure et qu’il n’était donc pas nécessaire de les fournir aux travailleurs de la santé ou aux enseignants.
La Commission de la sécurité des travailleurs du Québec est revenue sur cette décision, du moins pour les travailleurs de la santé, en exigeant qu’ils soient munis de masques N-95.
Arruda avait précédemment déclaré que les purificateurs d’air ne permettraient pas d’améliorer la qualité de l’air dans les écoles, suggérant même que les machines propageraient le virus au lieu de le réduire.
Au début de la pandémie, il a également fait face à de nombreuses critiques concernant ses faibles compétences en anglais et sa capacité à parler en public, ce qui a conduit le gouvernement à engager un « coach en communication » pour lui pendant plusieurs mois.
Parmi les accusations les plus graves portées contre M. Arruda, on peut citer les conseils qu’il a donnés lors de la première vague désastreuse au Québec, qui a tué au moins 4 000 personnes, pour la plupart âgées, dans les foyers de soins de longue durée de la province.
On a découvert par la suite que les infections rampantes dans les foyers étaient en grande partie causées par le mouvement incontrôlé du personnel entre les différents foyers. Dans une enquête du coroner qui dure depuis des mois, M. Arruda a témoigné et admis qu’il n’avait pas recommandé que le personnel cesse de se déplacer entre les foyers de soins.
Il s’agit d’une histoire en cours de développement qui sera mise à jour.