Roxham Road : La Poilievre reste muette sur le commentaire du député concernant les « réfugiés illégaux ».
Le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre a demandé mardi la fermeture du poste frontalier irrégulier de Roxham Road, mais a éludé les questions sur le refus d’un de ses députés d’aider une famille qui l’a utilisé pour entrer dans le pays.
Au cours d’une conférence de presse sur la colline du Parlement, sa première en 2023, il a déclaré aux journalistes qu’il était en faveur de l’immigration légale mais qu’il pouvait comprendre le désespoir qui pousse les migrants à entrer au Canada par le point d’entrée non officiel au sud de Montréal.
« Je comprends pourquoi des gens désespérés essaient de traverser là », a-t-il dit. « Notre système est maintenant si lent et si cassé ».
M. Poilievre a souligné le fait que le ministère fédéral de l’Immigration a actuellement un arriéré de près de 1,1 million de demandes à traiter, qui était plus élevé pendant les périodes de verrouillage au cours des deux premières années de la pandémie de COVID-19.
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a déclaré qu’à la fin du mois de novembre, il y avait 1,09 million de demandes dans la file d’attente qui dépassaient la norme de service du ministère, un problème que le gouvernement du Premier ministre Justin Trudeau s’est engagé à résoudre.
Le chef du Parti conservateur a fait valoir mardi que la résolution du problème pourrait réduire le nombre de personnes traversant par des points d’entrée non officiels tels que Roxham Road.
« Il n’est pas légal de traverser à cet endroit. C’est une réalité. Il n’est pas légal de traverser là. »
Des milliers de demandeurs d’asile sont entrés dans le pays entre les ports d’entrée officiels ces dernières années, puis ont demandé le statut de réfugié une fois au Canada.
Ceux qui viennent des États-Unis par les points d’entrée officiels peuvent être refusés en vertu de l’Entente sur les tiers pays sûrs conclue entre le Canada et les États-Unis, sur la base que les demandeurs ont accès à des processus d’asile équitables au sud de la frontière.
Radio-Canada a rapporté le mois dernier que le député conservateur québécois Richard Martel a récemment refusé d’aider une famille qui risquait d’être expulsée après être entrée au Canada par le chemin Roxham en 2018, les qualifiant de » réfugiés illégaux. «
Poilievre n’a pas répondu directement lorsqu’il a été interrogé sur les commentaires de Martel mardi, mais a déclaré que le gouvernement libéral devrait renégocier l’accord entre le Canada et les États-Unis « afin de fermer le chemin Roxham. »
Il a dit que Trudeau doit réparer le système pour que les gens entrent plutôt par les points d’entrée officiels : « Renégocier l’accord avec les Américains, et accélérer le traitement de l’immigration en général. »
En décembre, dans une interview en français avec la Presse canadienne,Jose Nicola Lopez a déclaré que sa belle-sœur Leticia Cruz et son fils avaient traversé le Canada via Roxham Road pour rejoindre leurs proches en 2018.
Il a dit qu’elle avait agi ainsi parce qu’elle craignait d’être expulsée en vertu des politiques de l’ancien président Donald Trump, et qu’elle avait peur qu’un éventuel retour dans son pays d’origine, le Salvador, puisse faire d’elle une cible pour les gangs de rue.
Lopez a déclaré à l’époque qu’il trouvait les commentaires de Martel « offensants » et « ignorants ». Après que Cruz ait été incapable d’obtenir de l’aide de Martel, dont la circonscription de la région de Chicoutimi est son domicile, Mario Simard, député du Bloc Québécois, a déclaré qu’il avait travaillé avec le ministre de l’Immigration Sean Fraser pour aider la famille à éviter la déportation.
Fraser, le Bloc et le NPD ont critiqué les commentaires de Martel comme manquant de compassion.
Dans une interview récente avec Radio-Canada, Martel a refusé de donner des détails sur le cas.
Parlant en français, il a dit que le cas était complexe et qu’il a refusé d’aider en sachant que le Bloc était en mesure de le faire. Il a dit qu’il prendrait probablement la même décision si un dossier similaire arrivait sur son bureau, ajoutant que c’est une question de « valeurs ».
Ce reportage de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 10 janvier 2023.