Le chef de l’APN porte plainte pour corruption lors d’un rassemblement annuel
Une résolution d’urgence avant l’assemblée annuelle de l’Assemblée des Premières Nations pour réaffirmer la suspension de la chef nationale RoseAnne Archibald a échoué à Vancouver.
Archibald est montée sur scène après le vote de mardi et a exprimé sa gratitude pour la décision de mettre fin à ce qu’elle a appelé une suspension injuste.
« Je suis déterminée à 100% à rencontrer les chefs régionaux. J’ai besoin de récupérer mon téléphone. J’ai besoin de récupérer mes e-mails. J’ai besoin d’être pleinement réintégrée », a-t-elle déclaré.
Selon la résolution, Archibald a divulgué des informations confidentielles sur les plaintes portées contre elle par le personnel de l’organisation, compromettant l’intégrité du processus de plainte de l’assemblée.
Le vote nécessitait le soutien de 60% des délégués éligibles pour approbation, mais la résolution a été rejetée, le décompte venant plus tard.
La chef de Tk’emlups te Secwepemc, Rosanne Casimir, a proposé la motion disant qu’il y a des règles pour les dirigeants et que la situation est devenue un embarras national.
Des milliers de délégués se sont réunis pour la réunion annuelle de l’Assemblée des Premières Nations à Vancouver pour parler de la visite du pape, des droits des Autochtones, du logement et d’autres priorités, mais ces questions ont été éclipsées par les allégations de corruption et de luttes intestines d’Archibald au sujet de son leadership.
Vêtu d’insignes indigènes, Archibald est entré au début du rassemblement devant un groupe de partisans qui scandaient.
La veille encore, Archibald avait déclaré avoir été « rayée » de l’ordre du jour après sa suspension par le comité exécutif le 17 juin alors qu’une enquête était en cours sur quatre plaintes portées contre elle par son personnel.
Au lieu de cela, Archibald a dirigé les cérémonies d’ouverture, accueilli les participants et parlé aux délégués.
« Je suis votre représentante. Je suis votre servante. Je n’existe que parce que vous m’avez tous mis dans cette position, donc une attaque contre moi est une attaque contre vous », a-t-elle déclaré avant que les délégués ne votent. « C’est votre autorité de déterminer ce qui arrive au chef national. Vous m’avez élu, pas les chefs régionaux. Vous déterminez à quelle discipline je dois faire face. »
Archibald allègue qu’elle a été suspendue pour avoir tenté d’enquêter sur la corruption au sein de l’assemblée et a appelé à un audit médico-légal de l’organisation au cours des huit dernières années.
Elle a dit que cela venait après des « décennies » d’appels à la réforme au sein de l’organisation.
« Lorsque vous me soutiendrez, vous lutterez contre la corruption », a déclaré Archibald.
L’exécutif de l’Assemblée des Premières Nations a publié mardi une déclaration exhortant les délégués à ne pas laisser les plaintes concernant les ressources humaines impliquant Archibald « éclipser le travail réel et continu qui est requis au nom des peuples des Premières Nations ».
« Le comité demande en outre au chef national de cesser immédiatement toute action et déclaration qui constituent de graves violations de la confidentialité et de la vie privée des employés, des fournisseurs de services et d’autres personnes de l’APN, y compris de faire de larges allégations d’inconduite », indique le communiqué.
L’exécutif estime que ces actions sont préjudiciables, illégales et inappropriées, selon le communiqué.
Archibald a déclaré que sa suspension était une violation de la charte de l’assemblée et un moyen de l’intimider, de la punir et de la faire taire sur ses allégations d’utilisation abusive possible des fonds publics par l’assemblée.
« Évidemment, je fais appel à nos amis pour un audit et une enquête indépendante sur l’AFN et je demande aux chefs et aux gens de base de parler à leurs chefs pour s’assurer qu’un audit médico-légal a lieu ainsi qu’une enquête indépendante sur la corruption. et la toxicité à l’AFN », a-t-elle déclaré avant d’entrer dans l’assemblée mardi.
Avant le vote, Paul Prosper, le chef régional de l’APN pour la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve, a demandé aux chefs et à leurs mandataires présents de valider la décision de l’exécutif d’autoriser la poursuite de la suspension temporaire d’Archibald jusqu’à la fin de l’enquête.
« Il y a eu des appels à un audit médico-légal et mes collègues ne sont pas opposés à un audit médico-légal. Nous l’accueillons si vous l’accueillez », a-t-il déclaré. « Aucune organisation n’est parfaite. Nous sommes tous confrontés à nos propres défis et oui, en tant qu’organisation, nous pouvons améliorer ce que nous devons améliorer. »
Archibald a déclaré dans son allocution qu’elle souhaitait des audits dans deux domaines: les paiements du personnel et les contrats.
« Des millions de dollars ont été versés en paiements au personnel », a-t-elle déclaré. « C’est ce que l’audit médico-légal vous montrera. Vous verrez comment l’argent qui vous est destiné, à vous et à vos communautés, est allé dans la poche de quelqu’un d’autre. »
Deux autres résolutions d’urgence seront présentées à l’assemblée pour vote mercredi.
Le premier, présenté par la chef Wendy Jocko des Algonquins de la Première Nation de Pikwakanagan, demande une vérification financière judiciaire indépendante de l’APN.
L’autre résolution, présentée par le chef de la Première Nation Kinonjeoshtegon, Rod Travers, demande la destitution d’Archibald, affirmant qu’elle a violé la confidentialité en parlant avec les médias, incitant les délégués à perdre confiance en son leadership.
Il demande au comité exécutif de nommer un chef par intérim, avec l’élection d’un nouveau chef national à appeler dans les six mois.
Un projet de résolution devant l’assemblée demandant qu’Archibald soit démis de ses fonctions et qu’une nouvelle élection ait lieu parce qu’elle n’a pas obtenu les 60 % requis des suffrages exprimés lors de son élection l’an dernier a été retiré de la liste des résolutions.
Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 5 juillet 2022.