Le Canada livre davantage de véhicules blindés à Haïti alors que la police tente de repousser les gangs
Les Forces armées canadiennes ont acheminé par avion davantage de véhicules blindés en Haïti, alors que la police de Port-au-Prince tente de contenir une crise des gangs.
Le premier ministre Justin Trudeau a également déclaré mercredi que le Canada travaille avec les pays de la région pour planifier les interventions possibles si la situation se détériore davantage.
Port-au-Prince est prise en otage depuis des mois par des gangs violents et rivaux qui ont fermé les routes et les services essentiels, entraînant une résurgence du choléra.
Les véhicules blindés ont été achetés par le gouvernement haïtien. C’est la deuxième expédition de ce type depuis octobre, lorsque le Canada et les États-Unis ont envoyé des véhicules blindés à Haïti.
Le communiqué du gouvernement fédéral sur le deuxième envoi ne précise pas quelles entreprises ont fabriqué les véhicules blindés, combien ils ont coûté et combien ont été envoyés.
Cependant, un fonctionnaire du gouvernement, à qui l’on a accordé l’anonymat parce qu’il n’était pas autorisé à parler publiquement de l’affaire, a déclaré qu’il y avait trois véhicules blindés, dont deux du même modèle.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, et la ministre de la Défense, Anita Anand, ont déclaré dans un communiqué que l’équipement aidera la Police nationale d’Haïti.
Le Premier ministre non élu d’Haïti, Ariel Henry, a déjà demandé une intervention militaire internationale pour reprendre le contrôle de la capitale, une décision controversée parmi les Haïtiens.
M. Trudeau a déclaré aux journalistes mercredi à Mexico, où il participait à un sommet des dirigeants Canada-États-Unis-Mexique, que les véhicules blindés font partie de la réponse du Canada, qui comprend également de l’aide humanitaire.
De plus, Ottawa tente d’amener les dirigeants haïtiens à former un consensus politique sur la meilleure façon pour l’Occident de soutenir le pays afin qu’il puisse tenir des élections crédibles.
Cela comprend notamment des sanctions contre des Haïtiens très connus qui auraient aidé les gangs à prospérer, sanctions qui, selon M. Trudeau, « ont suscité une réaction réelle des élites du pays en faveur d’une plus grande stabilité ». [Les États-Unis ont déclaré que le Canada serait le pays idéal pour diriger une intervention militaire, mais M. Trudeau n’a pas voulu préciser ce que Washington a demandé à Ottawa de faire. [Nous sommes tous très conscients que la situation pourrait s’aggraver en Haïti, et c’est pourquoi le Canada et ses partenaires, y compris les États-Unis, préparent divers scénarios si la situation commence à s’aggraver », a déclaré M. Trudeau.
« À l’heure actuelle, ce qui est efficace, c’est de donner à la Police nationale d’Haïti les moyens de résoudre elle-même la situation et de soutenir le peuple haïtien », a-t-il ajouté.
Ce reportage de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 11 janvier 2023.