La taxe sur le carbone passe à 50 dollars la tonne aujourd’hui, augmentant le prix du litre d’essence
OTTAWA — Le prix national de la pollution augmentera de 10 $ supplémentaires par tonne d’émissions de gaz à effet de serre, comme prévu aujourd’hui dans la plupart des provinces.
Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, résiste aux pressions politiques visant à retarder ou à annuler l’augmentation, alors que les prix du carburant grimpent en flèche, principalement en raison de l’invasion russe en Ukraine.
M. Guilbeault affirme que le gouvernement n’a pas l’intention de faire traîner ou de reculer son plan d’action sur le climat, dont le prix du carbone est considéré comme une politique « fondamentale ».
L’augmentation d’aujourd’hui porte le prix total à 50 $ par tonne, ce qui ajoute 2,2 cents au coût d’un litre d’essence, soit 11 cents au total.
La taxe fédérale s’applique directement en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba et en Ontario, mais la Colombie-Britannique, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard augmentent également leurs taxes provinciales sur le carbone pour rester dans la course.
Le Québec et la Nouvelle-Écosse utilisent des systèmes de plafonnement et d’échange et Terre-Neuve-et-Labrador augmentera son prix à 50 $ la tonne plus tard en 2022.
Le prix de la Colombie-Britannique passera de 45 $ à 50 $, celui du Nouveau-Brunswick de 40 $ à 50 $ et celui de l’Île-du-Prince-Édouard, qui n’a pas augmenté son prélèvement depuis 2020, de 30 $ à 50 $.
Le gouvernement fédéral a récemment présenté les montants des remises sur le prix du carbone pour l’année à venir, qui, pour la première fois, seront versées en plusieurs fois plutôt qu’en une seule fois.
Seules les quatre provinces directement impliquées dans le système fédéral reçoivent les remises, qui sont destinées à empêcher les familles de souffrir financièrement du paiement du prix du carbone tout en les incitant à économiser davantage d’argent en utilisant des carburants émettant moins de gaz à effet de serre.
Les paiements varient d’une province à l’autre en fonction de la quantité de combustibles fossiles utilisée, et vont d’un minimum de 745 $ cette année en Ontario, à 1 101 $ en Saskatchewan.
Pour la première fois, ces chèques seront distribués tout au long de l’année plutôt qu’en un seul versement, avec un double versement en juillet de cette année et des versements trimestriels en octobre et janvier.
D’autres provinces ont prévu d’utiliser ces revenus de diverses manières, notamment par des crédits d’impôt, des remboursements de la taxe sur l’essence, des subventions pour l’action climatique, ou une combinaison de ces éléments.
Les conservateurs ont présenté une motion le mois dernier demandant aux libéraux de retarder ou d’annuler l’augmentation prévue pour le 1er avril en raison de la forte hausse du prix de l’essence.
Plusieurs candidats à la direction font la même demande et promettent également d’éliminer complètement le prix du carbone s’ils remportent la course à la direction et forment le gouvernement après les prochaines élections.
Selon l’Association canadienne des automobilistes, le prix moyen de l’essence à l’échelle nationale le 31 mars était de 1,72 $ le litre, en hausse par rapport à 1,22 $ le litre le 1er avril 2021.
Il a atteint un sommet de 1,85 $ le litre le 11 mars. Jusqu’à aujourd’hui, le prix du carbone représentait 8,8 cents de ce montant.
Ce rapport de la Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 1er avril 2022.