La religion est à la fois bonne et mauvaise pour le Canada : enquête
Près de la moitié des Canadiens croient que la présence de la religion au Canada est à la fois bonne et mauvaise à parts égales, selon un nouveau sondage.
L’étude, menée par l’Institut Angus Reid en collaboration avec le groupe de réflexion non partisan Cardus et publiée mardi, a interrogé près de 1 300 Canadiens sur leurs pratiques religieuses, ainsi que sur leurs opinions quant à la façon dont les communautés religieuses peuvent bénéficier ou nuire au public.
Environ 47 % des Canadiens interrogés ont déclaré que la religion apportait à la communauté en général une contribution aussi bien positive que négative. Environ 31 pour cent ont répondu que la religion apportait plus de bien que de mal à la société, tandis que 22 pour cent ont dit que la religion apportait plus de mal que de bien.
Selon le sondage, le nombre de Canadiens qui croient que la religion contribue plus de mauvais que de bon à la société a augmenté au cours des dernières années, passant de 14 pour cent à la fin de 2017.
« L’été dernier, un radar à pénétration de sol a confirmé la présence de centaines de tombes non marquées sur les sites d’anciens pensionnats à travers le pays, dont beaucoup étaient gérés par l’Église catholique », écrivent les chercheurs dans le rapport. « Dans l’intervalle de quatre ans, et avec ces histoires tragiques mises en lumière, les opinions des Canadiens sur la contribution des communautés religieuses et confessionnelles à la société ont évolué vers le négatif. »
Si l’on ventile les résultats par groupe religieux, on constate que toutes les confessions affichent un pourcentage plus élevé de personnes qui croient que les communautés religieuses apportent plus de bien que de mal à la société. Le soutien à cette idée était particulièrement élevé chez les chrétiens évangéliques – 67 % d’entre eux ont répondu que la religion était très bonne ou plutôt bonne pour la société, contre 3 % des évangéliques qui ont déclaré que la religion contribuait plus au bien qu’au mal.
Parmi les Canadiens non religieux, 39 pour cent ont répondu que la foi contribuait plus de mal que de bien à la société, tandis que 12 pour cent ont répondu qu’elle contribuait plus de bien que de mal.
Indépendamment de leur religion personnelle, on a également demandé aux répondants si la présence de certaines religions dans la vie publique était bénéfique ou nuisible à la société canadienne. Pour trois religions — le catholicisme, le christianisme évangélique et l’islam — les Canadiens ont plus tendance à croire que leur présence nuit à la société plutôt que de lui être bénéfique. Pour les autres religions, notamment l’hindouisme, le sikhisme et le judaïsme, les évaluations positives des répondants l’emportent sur les évaluations négatives.
SPIRITUALITÉ DES CANADIENS
Selon l’enquête, la spiritualité varie à travers le pays.
Afin de classer les répondants dans un spectre de croyances, les chercheurs ont posé des questions sur leurs croyances, notamment leur croyance en Dieu ou en une puissance supérieure et leur croyance en la vie après la mort.
Les chercheurs ont également posé des questions sur leurs pratiques religieuses, notamment sur la fréquence à laquelle ils prient ou vont à l’église, sur la façon dont ils ressentent ou expérimentent la présence de Dieu ou d’une puissance supérieure, et sur l’importance pour leur(s) enfant(s) de recevoir une instruction religieuse ou de s’impliquer dans leur communauté religieuse
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Selon l’étude, un Canadien sur cinq s’identifie comme » non-croyant « , tandis que quatre répondants sur cinq ont déclaré avoir une certaine ouverture à Dieu ou à la spiritualité. Le groupe le plus important de Canadiens s’identifie comme étant » spirituellement incertain « , représentant presque la moitié de la population, soit 46 pour cent.
Selon les chercheurs, le nombre de Canadiens qui s’identifient comme « engagés religieusement » a légèrement diminué au cours des dernières années, tandis que le nombre de ceux qui se disent incertains a augmenté.
Le Québec est la province qui compte le moins de répondants s’identifiant comme « engagés religieusement » ou « fidèles en privé », alors que les Prairies en comptent le plus.
Alors que sept Canadiens sur dix ont été élevés dans une certaine tradition religieuse, à peine trois sur dix ont déclaré prier au moins une ou deux fois par mois.