Hausse du taux d’intérêt à 4,5 % : Banque du Canada
La Banque du Canada a augmenté son taux de financement à un jour de 25 points de base, faisant passer son taux directeur de 4,25 % à 4,5 %. Si les projections se maintiennent, la banque centrale a signalé une pause dans son taux actuel, pendant qu’elle évalue le plein impact de ses hausses sur l’économie.
Si l’on exclut les aliments et le logement, la banque centrale constate une baisse de l’inflation, en raison de la diminution des prix de l’essence et des biens durables, selon le rapport sur la politique monétaire publié mercredi par la banque.
Le taux d’inflation actuel est de 6,3 pour cent. La banque prévoit que ce chiffre diminuera à 3 pour cent d’ici la mi-2023, avec un retour à sa cible d’inflation de 2 pour cent en 2024.
Cette baisse est due à l’amélioration des chaînes d’approvisionnement mondiales, les coûts d’expédition revenant à des niveaux pré-pandémiques. Cependant, les entreprises canadiennes continuent de faire face à des défis liés à l’approvisionnement d’un large éventail de fournitures et à l’embauche de main-d’œuvre.
Le marché du travail canadien reste serré, le taux de chômage se situant à un niveau historiquement bas de 5 pour cent. Ce marché du travail serré a contribué à une croissance des salaires supérieure à la normale, ce qui, selon la Banque, pose un défi pour la cible d’inflation.
« À moins d’une reprise étonnamment forte de la croissance de la productivité, une croissance soutenue des salaires de 4 à 5 pour cent n’est pas compatible avec la réalisation de l’objectif d’inflation de 2 pour cent », peut-on lire dans le rapport.
La banque indique qu’il existe un risque que le marché du travail reste plus tendu que prévu, ce qui se traduirait par des coûts plus élevés dans le secteur des services de l’économie.
Entre-temps, l’économie canadienne a connu une croissance de 3,6 pour cent en 2022, ce qui est supérieur aux prévisions de la banque en octobre. L’économie devrait stagner cette année, le produit intérieur brut se situant à 1 % pour l’année. La banque prévoit que ce ralentissement permettra à l’offre de rattraper la demande.
Les dépenses des ménages devraient rester modérées en 2023, les consommateurs réduisant leurs dépenses en raison de la hausse du coût des emprunts. La plus forte réduction des dépenses se trouve dans les voyages et les restaurants.
La banque s’attend également à ce que les prix des maisons continuent de baisser cette année, alors que les Canadiens consacrent une plus grande proportion de leur revenu disponible au service de leurs coûts hypothécaires. La construction et la revente de logements devraient reprendre au cours de la seconde moitié de 2023, alors que la demande accrue liée à l’immigration et à la faiblesse des stocks se fera sentir.
Les perspectives économiques mondiales globales continuent d’être confrontées à des volatilités, notamment la guerre en Ukraine et l’incertitude quant aux résultats des politiques COVID-19 de la Chine. La demande étrangère d’exportations devrait ralentir à court terme, avant de repartir à la hausse en 2024. L’économie mondiale devrait connaître une croissance de 2 % cette année.
La prochaine annonce du taux directeur est attendue le 8 mars.