Élection au Québec : Tous les partis se préparent pour l’annonce de dimanche
La campagne électorale du Québec a commencé dimanche et les Québécois se rendront aux urnes le 3 octobre; Voici un aperçu des cinq partis en lice pour former le prochain gouvernement de la province.
COALITION AVENIR QUÉBEC
Parti au pouvoir (76 sièges) –
Slogan du parti : Continuons (Continuons)
n 2018, la Coalition Avenir Québec — également connue sous le nom de CAQ — a pris le pouvoir pour la première fois, devenant le premier parti autre que le Parti québécois et les libéraux à remporter une élection au Québec en plus de 50 ans.
Fondé en 2011 par François Legault, ancien ministre péquiste et dirigeant de compagnie aérienne, et Charles Sirois, homme d’affaires qui avait soutenu les libéraux, le parti de centre-droit a cherché à dépasser le débat sur l’indépendance en promouvant plutôt le nationalisme québécois plutôt que la séparation d’avec Canada.
Le gouvernement Legault a renforcé la loi sur la langue française de la province et interdit à certains fonctionnaires, dont des enseignants et des policiers, de porter des symboles religieux au travail. Il a également invoqué de manière proactive la clause nonobstant pour protéger ces deux lois controversées contre les contestations fondées sur la Charte.
Son gouvernement a également fait pression pour plus d’autonomie par rapport à Ottawa, y compris plus de pouvoir sur l’immigration.
Legault, qui est resté populaire pendant la pandémie de COVID-19, compte sur son record et sur la vigueur de l’économie de la province. De récents sondages suggèrent qu’il sera réélu avec une majorité plus importante que celle qu’il avait obtenue en 2018.
PARTI LIBÉRAL DU QUÉBEC
Parti de l’opposition officielle (27 sièges) – Dominique Anglade, leader
Slogan du parti : Votez vrai (Votez pour le vrai)
Le Parti libéral du Québec s’est longtemps positionné comme le défenseur du fédéralisme et le champion de l’économie, mais depuis 2018, la CAQ a réussi à se vendre comme une option sûre pour les électeurs fédéralistes et économiques.
Depuis la dernière élection, les libéraux ont du mal à établir des liens avec les francophones et se sont aliénés une partie de leur base anglophone à Montréal.
Le soutien au parti parmi la majorité francophone du Québec est de 7 %, selon un récent sondage Léger. Et tandis que les libéraux ont voté contre la réforme des lois linguistiques de Legault – considérée par certains anglophones comme une attaque contre leur communauté – la position initialement ambiguë du parti a créé le mécontentement des anglophones. En réaction au fait que les libéraux sont perçus comme de faibles défenseurs des droits des anglophones, au moins deux nouveaux partis se sont formés — le Bloc Montréal et le Parti canadien du Québec — qui prétendent représenter les intérêts des minorités linguistiques de la province.
La chef libérale Dominique Anglade, qui a travaillé comme consultante en gestion avant d’entrer en politique, affirme que son parti offre une alternative unificatrice au gouvernement « arrogant » et « diviseur » de Legault.
Anglade, un ancien président de la CAQ qui a quitté le parti de Legault en 2015 en raison de sa position sur les questions d’immigration et d’identité, promet des réductions d’impôt pour ceux qui gagnent moins de 92 500 $ et un plan hydrogène vert de 100 milliards de dollars.
PARTI QUÉBÉCOIS
Troisième parti d’opposition (7 sièges) –
Slogan du parti : Le Québec qui s’assume. Pour vrai. (Un Québec qui s’accepte. Pour de vrai.)
L’élection de 2018 n’était que la deuxième fois depuis 1973 que le Parti québécois n’était pas élu gouvernement du Québec ou opposition officielle. Et bien que le parti ait remporté 10 sièges lors de cette élection, il comptait sept membres au début de la campagne électorale de 2022 car au cours des quatre dernières années, deux ont démissionné et un a été expulsé à la suite d’une allégation d’agression sexuelle.
De récents sondages ont placé le PQ au cinquième rang avec environ 9 % des voix.
Le chef Paul St-Pierre Plamondon, un avocat qui a étudié à l’Université McGill et détient un MBA de l’Université d’Oxford, dit vouloir axer sa campagne sur la souveraineté du Québec. Il dit que le fait que Legault doive demander à Ottawa plus de pouvoir montre le besoin d’indépendance.
PARTI CONSERVATEUR DU QUÉBEC
(1 siège) –
Slogan : Liberté de choisir
Le Parti conservateur du Québec a obtenu moins de 2% des voix lors des élections de 2018, mais depuis la nomination de l’ancien animateur de radio de Québec Éric Duhaime à la tête en avril 2021, le parti a régulièrement sondé autour de 14%.
Duhaime a recueilli le soutien d’anciens électeurs mécontents de la CAQ contrariés par le parti pour avoir imposé certaines des restrictions COVID-19 les plus strictes au pays, y compris un couvre-feu qui a duré cinq mois. Le parti a également obtenu le soutien de personnes opposées aux mandats de vaccination contre la COVID-19.
Les conservateurs du Québec, qui ne sont pas affiliés au Parti conservateur du Canada, font campagne pour une plus grande privatisation du système de santé, une baisse des impôts et un gouvernement plus petit. Duhaime a déclaré qu’il s’oppose à la réforme de la loi linguistique de Legault, mais qu’il appuie l’interdiction des symboles religieux.
QUÉBEC SOLIDAIRE
Deuxième parti d’opposition (10 sièges) – , Manon Masse, co-porte-parole
Slogan du parti : Changer d’ere (Changer les époques)
Alors que Québec solidaire n’a pas de chef traditionnel — il nomme plutôt une femme et un homme comme « co-porte-parole » — le co-porte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois, est le candidat du parti à la première ministre. Il est devenu célèbre dans la province en tant que leader des manifestations étudiantes de 2012 qui ont conduit à des mois de manifestations et ont fait la une des journaux internationaux.
Nadeau-Dubois a déclaré que son parti ferait campagne pour remédier à la pénurie de logements abordables au Québec, aider les gens à faire face à la hausse du coût de la vie et lutter contre les changements climatiques.
S’il est élu, Québec solidaire modifierait la loi sur la laïcité de la province afin de permettre aux travailleurs du secteur public touchés par la législation de porter des symboles religieux au travail, à condition que leur visage soit découvert.
Et tandis que le parti s’inquiétait de l’effet négatif potentiel de la loi de réforme linguistique de la CAQ sur les communautés autochtones, Québec solidaire a appuyé le projet de loi.
En 2018, Québec solidaire est passé de trois sièges à l’Assemblée législative du Québec à 10 alors que le parti de gauche a fait des gains à l’extérieur de Montréal pour la première fois.
Avant la dissolution de la législature, le parti de Legault avait 76 sièges, tandis que les libéraux du Québec en avaient 27, Québec solidaire en avait 10 et le Parti québécois en avait sept. Le Parti conservateur du Québec détenait un siège et il y avait quatre indépendants.
Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 28 août 2022.