Convoi de la liberté : On parle d’une « percée » avant d’invoquer la loi sur l’état d’urgence.
La nuit avant que le gouvernement fédéral n’invoque la Loi sur l’état d’urgence en réponse aux manifestations du « Freedom Convoy », le conseiller en sécurité nationale du premier ministre lui a dit qu’il y avait « un potentiel pour une percée » à Ottawa, selon des documents judiciaires.
Cependant, le bureau du ministre de la Sécurité publique Marco Mendicino a déclaré que « la possibilité d’une percée faisait référence aux négociations menées principalement par la ville d’Ottawa avec les bloqueurs illégaux » dans les jours précédant l’invocation de la loi.
« Le gouvernement a suivi de près l’état des négociations, qui ont été désavouées par de nombreuses personnes associées au soi-disant Convoi de la liberté et qui n’ont finalement pas abouti », a déclaré un porte-parole du ministre dans une déclaration à actualitescanada jeudi. « Le gouvernement a considéré cela comme un facteur dans la décision d’invoquer la Loi sur les urgences. Plus généralement, le gouvernement a invoqué la Loi sur les situations d’urgence parce que c’était nécessaire. »
Les documents fortement caviardés, déposés en cour fédérale sous le nom de , détaillent les conversations que les ministres et les fonctionnaires du gouvernement ont eues dans les jours précédant le 14 février, date à laquelle la Loi sur les mesures d’urgence a été invoquée pour la première fois dans l’histoire du Canada.
Les documents comprennent les procès-verbaux des réunions du cabinet qui ont débuté le 10 février, lorsque le gouvernement fédéral planifiait des scénarios pour déterminer « comment les choses pourraient réellement empirer » si la loi controversée était invoquée.
À ce moment-là, les négociateurs de la police provinciale de l’Ontario disaient au gouvernement que les leaders de la manifestation d’Ottawa pourraient être encouragés à quitter les lieux et à dénoncer le blocus « en échange d’un engagement à enregistrer leur message auprès du gouvernement ».
Des documents montrent que la question la plus urgente pour le gouvernement fédéral à cette époque n’était pas la manifestation devant le Parlement, mais la réouverture de la route commerciale la plus fréquentée du Canada — le pont Ambassador reliant Windsor, en Ontario, et Détroit, qui était également touché par les blocus.
Dans les documents relatifs à la réunion du cabinet du 13 février, où il est fait mention de la « possibilité d’une percée », le reste de la conversation est expurgé.
Une campagne de sensibilisation visant à mettre un terme aux manifestations et aux blocages des camionneurs du « Convoi de la liberté » a été lancée en avril. Paul S. Rouleau, un juge de longue date, dirige l’enquête indépendante et devra présenter son rapport final avant le 20 février 2023.