Un Québécois intente un recours collectif contre Rogers après une panne nationale
Un Québécois a intenté un recours collectif contre Rogers, accusant le géant des télécommunications d’avoir été négligent et d’avoir « paralysé le pays pendant une journée entière » après la panne nationale de la semaine dernière.
La panne majeure a été ressentie dans tout le pays, perturbant non seulement les textos et les données mobiles, mais aussi la capacité des clients à appeler le 911 et à faire des achats via les systèmes de paiement par débit.
Le recours collectif, déposé par le cabinet d’avocats LPC Avocat Inc. en Cour supérieure lundi à Montréal, vise à obtenir 400 $ pour les membres qui sont des clients de Rogers touchés par la panne de réseau les 8 et 9 juillet. Elle demande également une compensation pour les clients des sous-marque Rogers, comme Fido Mobile et Chatr Mobile.
Arnaud Verdier, du Québec, est nommé comme demandeur dans le dépôt légal en Cour supérieure. Client de Rogers depuis juin 2020, il a été « sidéré » que son fournisseur n’offre que l’équivalent de deux jours de service aux clients pour les dédommager de la panne », selon la demande d’autorisation du recours collectif.
Dans une déclaration faite samedi, le président et chef de la direction de Rogers, Tony Staffieri, a attribué la cause de la « panne du système de réseau » à une « mise à jour de maintenance » du réseau central de l’entreprise.
Dans le dépôt légal, Verdier a écrit que Rogers aurait dû tester la mise à jour avant de la déployer, ce qui est connu dans le monde de l’informatique sous le nom de « staging ».
Il semble également que Rogers ait effectué sa mise à jour sans « rollback ». Indépendamment de la technique exacte [sic] technique, cette violation ne peut être qualifiée que de négligence grave de la part de Rogers », a déclaré le client mécontent dans sa demande.
Il a intenté une action en justice parce qu’il estime que le crédit de deux jours est » tout à fait insuffisant » pour les dommages subis, qu’il prétend avoir été » trompé » par la publicité de Rogers selon laquelle il s’agissait du » réseau le plus fiable du Canada » et qu’il veut tenir Rogers responsable de sa » négligence » en rendant les services 911 inaccessibles à ses clients pendant une période prolongée.
Rogers n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire de actualitescanada sur ces allégations.
Les pièces jointes à la plainte montrent que Rogers aurait demandé au personnel des magasins, vendredi dernier, de retirer les affiches contenant le matériel de marketing » Get on Canada’s most Reliable 5G Network » le jour de la panne.
Verdier a allégué avoir subi des dommages qui dépassent de loin le crédit de deux jours de service.
Il a expliqué que le jour de la panne, il se rendait en voiture de St-Hubert, au Québec, à Blainville, en banlieue de Montréal, ce qui prend habituellement environ une heure en voiture. Cependant, étant donné qu’il ne pouvait pas naviguer sur Google Maps avec son smartphone « pour trouver l’itinéraire le plus rapide (c’est-à-dire pour éviter le trafic), le trajet du 8 juillet lui a pris 90 minutes », affirme l’application.
« Non seulement les 30 minutes supplémentaires sur la route ont coûté au requérant plus d’argent en essence (actuellement à environ 2,00 $ le litre), mais il était extrêmement stressé parce qu’il était coincé dans le trafic à Montréal et savait qu’il ne serait pas en mesure d’appeler le 9-1-1 en cas d’urgence. »
La demande dit aussi qu’il n’a pas pu acheter un déjeuner avec sa carte de débit vendredi dernier.
« Dans ce cas, les troubles et les inconvénients causés en conséquence directe de la faute et de la négligence de Rogers telles qu’alléguées ci-dessus (ne pas s’assurer que les mesures de protection appropriées étaient en place, comme un retour en arrière, une mise en scène, etc.), dépassent les inconvénients normaux qu’une personne du XXIe siècle rencontre et devrait être tenue d’accepter », alléguait la demande.
« En effet, une panne d’une journée entière pour tout le pays parce que Rogers a été négligent dans l’exécution de sa mise à jour de maintenance (…) est sans précédent. »
Verdier réclame 200 $ par membre pour avoir omis de fournir le service aux clients et 200 $ supplémentaires par membre pour l’allégation selon laquelle Rogers a fait de » fausses représentations » quant à son réseau le plus fiable.
La demande vise également à obtenir un dédommagement au nom des clients non Rogers qui n’ont pas pu effectuer de virements électroniques Interac ou de débit pendant la période de panne.