Une vidéo montre des policiers de Québec frappant et poussant de la neige au visage d’un jeune noir
QUÉBEC — Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre la police de la ville de Québec (SPVQ) en train d’arrêter violemment un jeune adolescent noir.
Dans la vidéo, on voit un policier utiliser sa botte pour mettre de la neige sur le visage de l’adolescent alors que d’autres policiers le clouent face contre terre.
Les forces de l’ordre affirment avoir « été mises au courant d’une vidéo » circulant concernant l’arrestation, qui a eu lieu « dans la nuit du 26 au 27 novembre ».
Il ajoute qu’il a ouvert une enquête sur l’incident.
La police de Québec a publié dimanche un communiqué disant qu’elle avait examiné la vidéo et que le comportement des policiers impliqués « est une grande préoccupation pour la direction ».
« Dès que nous avons été informés, le SPVQ a consulté la vidéo et a pris toutes les mesures nécessaires », précise le communiqué. « Le service des normes professionnelles a été prévenu.
La chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, note qu’elle a trouvé la vidéo « extrêmement troublante ».
« Honnêtement, j’ai dû le regarder deux fois, trois fois », a-t-elle déclaré. « C’était vraiment troublant. »
Anglade soutient que le SPVQ doit être plus représentatif de la population et qu’un organisme extérieur doit enquêter sur ce qui s’est passé.
« Cela soulève beaucoup de questions et c’est pourquoi je pense que nous devons vraiment avoir une enquête indépendante pour obtenir les réponses dont nous avons besoin », a déclaré Anglade.
Selon le SPVQ, l’identité des policiers impliqués est toujours en cours de confirmation.
Aucun détail n’a été donné sur le motif de l’arrestation, qui a provoqué l’indignation sur les réseaux sociaux.
Le boxeur professionnel Eric Martel-Bahoéli a republié la vidéo du compte Instagram du comédien Renzel Dashington sur sa page Facebook, qualifiant le comportement de l’un des policiers de « dégoûtant ».
Le jeune garçon impliqué est un mineur et un protégé de Martel-Bahoéli, qui l’entraîne au Nordik Boxing Club.
« Tout d’abord, j’ai été extrêmement surpris de connaître le jeune homme et deuxièmement, j’ai été abasourdi, mais pas complètement scandalisé, quand j’ai vu les actions des policiers », a déclaré le champion canadien des poids lourds. « Cela n’a pas de sens. C’est un enfant, c’est un jeune. »
Il ajoute qu’il attend toujours des nouvelles de l’état du garçon.
« De toute évidence, il était immobilisé les bras derrière le dos », a-t-il déclaré. « Faire ça à un jeune, si gratuitement, ça n’a pas sa place. On parle de ‘servir et protéger’. »
Pour Martel-Bahoéli, un geste comme celui-ci ne fait qu’attiser le feu des tensions raciales entre les policiers et les communautés noires et autochtones.
« Je n’ai vraiment pas aimé ça. Ce ne sont pas des voyous, ce ne sont pas de mauvais gosses. Ce ne sont pas de mauvais gosses dans la vie, d’après ce que je sais. J’ai trouvé ça honteux », a-t-il déclaré.
Martel-Bahoéliis se dit particulièrement préoccupé par le fait qu’un tel incident pourrait détruire tout le travail que lui et ses collègues ont fait pour aider les jeunes de son club de boxe.
Il dit que les adolescents viennent au club pour s’impliquer dans le sport, mais aussi à la recherche d’un soutien social, notant qu’il travaille également avec la protection de la jeunesse pour aider les jeunes.
Malgré l’incident, il dit qu’il ne jettera pas de pierres sur l’ensemble du service de police, insistant sur le fait qu’il n’y a que quelques mauvais policiers qui doivent être identifiés et renvoyés.
Natif de Québec, Martel-Bahoéli dit qu’il veut voir des policiers noirs embauchés par le SPVQ, le plus tôt possible.
« Il n’y a pas de policiers noirs à Québec. Ce n’est pas normal en 2021 quand on regarde la ville et qu’on regarde la force policière, qui est censée être représentative de la population, et il n’y a aucun policier noir à Québec. , » il a dit.
Samedi, le maire de Québec nouvellement élu Bruno Marchand a posté un message sur Twitter, se disant « perturbé par ces images » et promettant que « la lumière sera faite sur ces événements ».
Le premier ministre François Legault a fait écho à la préoccupation de Marchand en disant : « La lumière doit être faite sur cet événement.
— Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois en français le 27 novembre 2021.