Une enquête montre que les Canadiens sont peu sensibilisés au consentement sexuel
Cinquante-cinq pour cent des Canadiens ne comprennent pas la définition légale du consentement sexuel, suggère un récent sondage réalisé par Maru Public Opinion et commandé par la Fondation canadienne des femmes (FCF).
Selon le Code criminel du Canada, le consentement est l’accord volontaire et continu de s’engager dans une activité sexuelle, qui peut être retiré à tout moment.
Sur une sélection aléatoire de 1511 adultes canadiens qui ont été interrogés les 18 et 19 octobre, moins de la moitié (45 %) des répondants ont démontré qu’ils comprenaient l’activité sexuelle consensuelle qui correspond au seuil légal.
Ceux qui ont réussi à atteindre ce seuil étaient presque également des femmes et des hommes âgés de moins de 54 ans. Cette tranche d’âge a également démontré une meilleure compréhension du consentement sexuel que leurs homologues plus âgés de plus de 55 ans, selon l’enquête.
« Les histoires de violence sexuelle sont couvertes par les médias en permanence », a déclaré Paulette Senior, présidente et directrice générale de la Fondation canadienne des femmes, dans un communiqué de presse publié mardi.
« Bien que de plus en plus de personnes semblent être conscientes de ce qu’est le consentement, il est alarmant de constater que tant de personnes ne le comprennent toujours pas. C’est le signe que le Canada a désespérément besoin d’investir dans l’éducation au consentement et dans des mesures efficaces de prévention des abus pertinentes pour tous les groupes d’âge. »
Bien que le pourcentage de Canadiens qui sont conscients du consentement ait augmenté , il représente toujours moins de la moitié de la population.
La sensibilisation varie également en fonction de la province, selon l’enquête. Les personnes qui comprennent le consentement sont plus susceptibles de résider en Alberta (49 %) et en Colombie-Britannique (48 %), suivies de celles qui vivent au Manitoba, en Saskatchewan et en Ontario (47 % chacune), au Canada atlantique (42 %) et au Québec (39 %).
L’année dernière, la définition du consentement en vertu de la loi sur les agressions sexuelles a fait l’objet d’un examen minutieux lorsqu’un homme de la Colombie-Britannique a assuré à une femme qu’il porterait un préservatif.
En juillet, la Cour suprême du Canada a statué que l’utilisation d’un préservatif peut être une condition de consentement en vertu de la loi sur les agressions sexuelles.
La Cour suprême du Canada a déclaré que le fait de dire oui à une relation sexuelle à condition qu’un préservatif soit utilisé n’est pas la même chose que de dire oui à une relation sexuelle sans condition. En d’autres termes, le consentement doit être donné à nouveau, si l’utilisation d’un préservatif n’a pas été convenue auparavant.
Selon les données de Statistique Canada publiées en 2019, 4,7 millions de femmes – soit 30 % de toutes les femmes âgées de 15 ans et plus – ont subi une agression sexuelle qui n’impliquait pas un partenaire intime.
Les statistiques suggèrent que certaines femmes et personnes de couleur, notamment les femmes autochtones, les personnes 2SLGBTQIA+, les femmes handicapées et les femmes plus jeunes sont plus susceptibles de subir une agression sexuelle.
L’enquête actuelle démontre que 42 pour cent des Canadiens connaissent une femme qui a été agressée sexuellement.
Avec des fichiers de Kendra Mangione