Un Montréalais plaide coupable dans un complot de cocaïne lié à l’enlèvement d’un couple
Un homme de Montréal a plaidé coupable jeudi devant un tribunal fédéral du Vermont pour avoir participé à un projet de contrebande de 1 500 kilogrammes (3 300 livres) de cocaïne du Pérou au Vermont, puis au Canada, dans le cadre d’un complot qui, selon les procureurs, était lié à l’enlèvement d’un couple âgé de New York l’année dernière.
Au cours d’une audience vidéo du tribunal de district des États-Unis jeudi, les procureurs ont déclaré que le complot impliquant Georges Yaghmour, 40 ans, faisait partie du même plan qui a abouti à l’enlèvement du couple de Moira, N.Y., en septembre 2020, bien que les procureurs n’aient pas allégué que Yaghmour avait pris part à l’enlèvement.
Le couple a été retenu pour une rançon après que 50 kilogrammes (110 livres) de cocaïne n’aient pas atteint leur destination prévue au Canada. Les autres conspirateurs ne savaient pas que la cocaïne avait été saisie à South Burlington, dans le Vermont, par des agents de la Drug Enforcement Administration américaine. Le couple a été emmené au Canada et secouru plus tard par la police du Québec.
Yaghmour a été arrêté en Floride en novembre 2020, où il s’était rendu pour discuter des raisons pour lesquelles la cocaïne n’avait pas été livrée comme prévu, selon les autorités.
L’accusation à laquelle Yaghmour a plaidé, complot de possession avec intention de distribuer plus de 500 grammes de cocaïne, est passible d’une peine maximale de 40 ans de prison. L’accord sur le plaidoyer prévoit une peine d’un peu plus de 11 ans. La sentence est prévue pour le mois de mars.
Au cours de l’audience de 40 minutes, Yaghmour a reconnu avoir participé à la conspiration de la cocaïne mais il a dit qu’il n’avait pas pris part à l’enlèvement.
Le juge Geoffrey Crawford a expliqué à Yaghmour les conséquences d’un plaidoyer de culpabilité, notamment qu’en tant que citoyen canadien, il pourrait se voir interdire l’entrée aux Etats-Unis après son retour au Canada.
« Ma plus grande punition est que je ne peux pas revenir aux Etats-Unis », a déclaré Yaghmour.
Les procureurs affirment que Yaghmour, sous la direction d’autres personnes, a participé à une réunion à Burlington en décembre 2019 pour discuter du plan de transport de cocaïne entre le Pérou et le Canada via le Vermont.
Lors de la réunion, qui comprenait un agent de la DEA sous couverture et une autre personne qui coopérait avec les forces de l’ordre, Yaghmour a demandé à expédier la drogue d’Amérique du Sud au Mexique, mais l’agent de la DEA a proposé d’expédier la drogue au Vermont pour une distribution ultérieure, selon l’accord de plaidoyer.
Quelques semaines plus tard, un coconspirateur anonyme a livré 150 000 $ à l’agent d’infiltration comme acompte. Au printemps 2020, l’opération d’infiltration de la DEA a pris livraison de cocaïne en Amérique du Sud pour l’expédier au Canada via le Vermont, selon l’accord sur le plaidoyer.
Deux livraisons contrôlées ont été effectuées, l’une dans le Massachusetts et l’autre dans le Vermont, mais aucune partie de la drogue n’a atteint sa destination prévue au Canada.
C’est après que la cargaison du Vermont ne soit pas arrivée à sa destination canadienne que le couple de New York – âgé de 70 et 76 ans, et les grands-parents de l’un des courriers du Vermont – a été kidnappé par d’autres personnes impliquées dans la conspiration, selon les autorités.
Ils ont été emmenés de l’autre côté de la frontière, dans une maison de Magog, au Québec. Les kidnappeurs ont demandé une rançon correspondant aux 50 kilos de cocaïne saisis à Burlington ou un paiement de 3,5 millions de dollars.