Un juge de l’Alberta condamne un homme pour avoir toussé sur un serveur dans un bar de Calgary.
Un homme qui a retiré son masque et toussé délibérément sur un serveur dans un bar de Calgary l’année dernière a été reconnu coupable d’agression.
Dans une décision rendue la semaine dernière, la juge Heather Lamoureux de la cour provinciale a écrit que « l’émission d’une force constituée de molécules d’air pulmonaire » peut être qualifiée d’usage de la force en vertu du Code criminel.
« La toux n’était pas une action réflexe, mais plutôt un acte physique intentionnel », a écrit Mme Lamoureux.
L’homme, identifié dans la décision comme étant Kyle Pruden, 35 ans, a également été reconnu coupable d’avoir agressé un client du bar.
Le document judiciaire indique que les altercations se sont produites en novembre 2020 au Black Swan Pub à Calgary.
Pruden était dans le pub en train de jouer sur un terminal de loterie vidéo lorsqu’il s’est rendu au bar pour encaisser ses gains de 160 $, indique le document judiciaire.
Cayla Cossette, l’employée, a dit à Pruden qu’elle ne pouvait pas payer les gains parce que le propriétaire du bar n’avait pas réapprovisionné le fonds de caisse.
Le jugement du juge dit que Cossette a témoigné que Pruden a alors enlevé son masque et a commencé à tousser vers elle en disant « est-ce à cause de COVID ? ».
Elle a témoigné qu’elle était derrière le bar lorsque Pruden a toussé sur elle, qui se trouvait à moins de deux mètres.
Un client fréquent du bar, âgé de 60 ans, a alors donné 60 $ à Pruden et il a quitté le pub.
Le document judiciaire indique qu’il est ensuite allé à Boston Pizza pour prendre une bière et une pizza avant de retourner au pub pour récupérer le reste de ses gains, environ 100 $.
A ce moment-là, Pruden a cru que le patron du bar était un employé et a exigé le reste de son argent.
Le client du bar lui a dit qu’il n’avait plus d’argent pour le payer et Pruden a frappé l’homme, le blessant.
Dans sa décision, Mme Lamoureux a noté qu’il y avait trois autres cas où des personnes ont été condamnées après avoir toussé sur d’autres personnes pendant la pandémie de COVID-19.
« Il est important de noter que le tribunal, dans chacun de ces cas, n’a reçu aucun argument sur la question de la force ou de l’intention », a-t-elle écrit. « Dans chaque cas, les plaidoyers de culpabilité ont été acceptés par le tribunal ».
Elle a également écrit que ni la Couronne ni la défense n’ont pu trouver de décisions de procès rapportées sur la question de savoir si un tel acte pouvait être qualifié de crime.
Lamoureux s’est appuyé sur le consensus scientifique de l’Organisation mondiale de la santé selon lequel le COVID-19 se propage par les gouttelettes respiratoires, qu’une personne porteuse du virus expulse en toussant
.
« La pression de l’air est une force au niveau moléculaire au même titre que la force physique visible à l’œil nu. Il s’agit d’une science de base, incontestée, qui ne nécessite pas l’avis d’un expert », indique sa décision.
« En conséquence, lorsque M. Pruden s’est engagé dans un acte intentionnel de toux, il a émis une force constituée de molécules d’air pulmonaire dans l’atmosphère.
« Il s’agit d’un acte de force au sens de la définition de force de ΓǪ Code criminel du Canada. »
Ce rapport de la Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 4 novembre 2021.