Un convoi alimentaire se dirige vers le Tigré éthiopien, le premier depuis décembre.
ADDIS ABEBA, ETHIOPIE — Un convoi de camions transportant de l’aide alimentaire a pénétré vendredi dans le territoire contrôlé par les combattants fidèles aux dirigeants en fuite de la région éthiopienne du Tigré, le premier convoi humanitaire à le faire depuis le 14 décembre, selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies.
L’arrivée des camions a eu lieu huit jours après que le gouvernement fédéral éthiopien ait déclaré une trêve humanitaire immédiate. Les Nations unies estiment que 90 % des 6 millions d’habitants du Tigré ont un besoin urgent d’aide humanitaire. Selon l’organisation, 100 camions doivent entrer chaque jour pour nourrir la population.
« Les convois du PAM vers le Tigré ont repris la route & ; ils progressent régulièrement », a tweeté l’agence. Elle a ajouté que les camions « sont arrivés à Erepti » transportant plus de 500 tonnes de nourriture « pour les communautés au bord de la famine. »
Erepti est un district de l’État voisin d’Afar, dans lequel la guerre s’est étendue ces derniers mois. Les combattants fidèles au parti illégal des dirigeants du Tigré – le Front de libération du peuple du Tigré, ou TPLF – sont présents dans six districts de l’Afar, où ils sont entrés en décembre.
Getachew Reda, porte-parole du TPLF, a indiqué sur Twitter que 20 camions du PAM avaient traversé le territoire contrôlé par leurs combattants et étaient maintenant en route pour Mekele, la capitale du Tigré.
Les combattants du Tigré avaient déclaré qu’ils respecteraient la trêve humanitaire déclarée par le gouvernement si l’aide commençait à atteindre le Tigré.
« C’est un bon pas dans la bonne direction », a ajouté Getachew. « L’essentiel, cependant, n’est pas de savoir combien de camions sont autorisés, mais de savoir si un système est en place pour garantir un accès humanitaire sans entrave aux personnes dans le besoin ! »
Les autorités éthiopiennes ont exhorté jeudi les groupes humanitaires à transporter les fournitures d’aide par voie aérienne « autant que possible. »
Le porte-parole du gouvernement, Legesse Tulu, a réitéré vendredi les demandes de retrait des combattants du Tigré des régions Afar et Amhara.
« Nous appelons la communauté internationale à faire pression sur les guerriers du TPLF », a-t-il déclaré à l’Associated Press.
Ces derniers mois, des vivres et des produits nutritionnels ont été acheminés par avion vers le Tigré, mais ils ne représentent qu’une fraction des besoins de la région. Les services bancaires et les lignes téléphoniques restent également hors service dans tout le Tigré.
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires a déclaré jeudi que plusieurs agences ont été contraintes de suspendre leurs opérations « en raison d’un manque de fournitures, d’argent et de carburant ».