Un code de conduite pour le secteur de l’alimentation en voie d’adoption au Canada
Le Canada a fait un pas de plus vers la création d’un code de conduite pour les produits d’épicerie afin d’uniformiser les règles du jeu pour les producteurs et les épiceries.
Les ministres de l’agriculture du pays, ainsi que les chefs de file de l’industrie, se sont réunis vendredi pour discuter des derniers détails du plan qui permettrait d’établir une relation plus équitable et transparente entre les détaillants et les producteurs.
« Ce que nous essayons de faire avec ce Code de conduite de l’épicerie, c’est de mettre fin au Far West et d’avoir un shérif en ville », a déclaré Gary Sands, vice-président de la Fédération canadienne des épiciers indépendants.
Le code serait obligatoire et prévoirait la mise en place de règles de gouvernance, ce qui, selon M. Sands, aiderait les petits magasins.
« D’autres chaînes de détail plus importantes demanderont la totalité du produit ou une augmentation du produit, et si (les producteurs) ne fournissent pas cela à la chaîne de détail, des frais ou une amende ont été imposés « , dit-il.
Cette stratégie a pour conséquence que les petits magasins se retrouvent avec peu ou pas d’approvisionnement. C’est un problème que le gouvernement reconnaît également.
« Nous avons quelques grands détaillants dans le pays et nous avons reçu beaucoup de plaintes de la part de petits partenaires alimentaires », a déclaré Marie-Claude Bibeau, ministre fédérale de l’Agriculture du Canada.
Ces plaintes sont en grande partie le résultat de frais cachés qui ont été imposés par les entreprises géantes, affirme un expert.
« Il faut payer des centaines de milliers de dollars pour être inscrit sur la liste, puis acheter de l’espace en rayon et payer d’autres frais, mais ces autres frais ne cessent de surgir, tout le temps », explique Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire d’analyse agroalimentaire de l’Université Dalhousie.
Il affirme que ces coûts inattendus ont même fait fuir certains fournisseurs.
« Les transformateurs n’ont tout simplement pas voulu investir au Canada, ce qui limite le nombre d’entreprises et la concurrence, qui aurait fait baisser les prix « , explique M. Charlebois.
Il pense que la mise en œuvre du code inciterait davantage de fournisseurs à chercher à distribuer leurs produits au Canada. Cela pourrait être une bonne nouvelle pour les consommateurs, car une concurrence accrue entraîne généralement une légère baisse des prix, selon M. Charlebois.
Selon lui, la plus grande victoire serait pour les petites entreprises qui verraient leurs règles du jeu s’uniformiser.
Le gouvernement travaille actuellement à la création d’un organe directeur chargé de superviser les règles et d’imposer des amendes si nécessaire.
L’Australie et le Royaume-Uni ont imposé des codes similaires et, avec l’appui de tous les ministres de l’agriculture du Canada, le Canada est sur le point de rejoindre cette liste.