Traitement des commotions cérébrales : Les enfants doivent-ils retourner à l’école ?
Selon une nouvelle étude canadienne, le retour à l’école dans les deux jours suivant une commotion cérébrale peut entraîner une récupération plus rapide chez les enfants et les adolescents. Ces résultats vont à l’encontre de la croyance populaire selon laquelle il est préférable de s’absenter de l’école après une commotion cérébrale, qui est un type de lésion cérébrale traumatique. [En tant qu’urgentiste pédiatrique qui traite des centaines de jeunes présentant des symptômes nouveaux et persistants de commotion cérébrale, je vois beaucoup trop d’enfants à qui l’on dit d’éviter l’école jusqu’à ce qu’ils n’aient plus de symptômes, ce qui peut causer plus de dommages et retarder le processus de récupération « , a déclaré l’auteur principal de l’étude, le Dr Roger Zemek, dans un communiqué de presse. « Les résultats de cette étude fournissent des preuves solides qu’un retour précoce à l’école est associé à de meilleurs résultats. » [Le Dr Zemek est chercheur principal à l’Institut de recherche du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) à Ottawa, et titulaire de la chaire de recherche clinique sur les commotions cérébrales pédiatriques à l’Université d’Ottawa. Publiée vendredi dans la revue médicale évaluée par les pairs JAMA Network Open, qui fait partie du Journal of the American Medical Association, l’étude a porté sur 1 630 jeunes âgés de 5 à 18 ans provenant de neuf services d’urgence pédiatriques canadiens.
Bien que de nombreux groupes médicaux recommandent de prendre un jour ou deux de congé de l’école à la suite d’une commotion cérébrale, l’étude a révélé que les jeunes âgés de 8 à 18 ans qui retournaient à l’école dans les deux jours suivant une commotion cérébrale étaient plus susceptibles d’éprouver moins de symptômes et de se rétablir plus rapidement après deux semaines, comparativement à ceux qui restaient à la maison plus longtemps. Si les patients les plus symptomatiques ont en fait vu les plus grands bénéfices, les mêmes résultats n’ont pas été observés chez les enfants âgés de cinq à sept ans.
« Cette étude montre que les enfants devraient faire tous les efforts possibles pour retourner à l’école, même s’ils présentent encore des symptômes, car cela facilitera leur processus de récupération », a expliqué M. Zemek, qui dirige également le projet Living Guideline for Pediatric Concussion Care, qui fournit des recommandations cliniques et des outils actualisés pour la prise en charge des jeunes victimes de commotions cérébrales.
La Société canadienne de pédiatrie (SCP) indique qu’à la suite d’une commotion cérébrale, les enfants peuvent initialement devoir rester à la maison, car le travail scolaire peut aggraver les symptômes. »
« Mais, avec le soutien de l’école, il est recommandé qu’ils y retournent dès qu’ils en sont capables », ajoute le groupe national dans ses recommandations actuelles sur les commotions cérébrales. « Il n’est pas nécessaire d’attendre que les symptômes aient entièrement disparu avant de revenir ».
La nouvelle étude suggère qu’un retour précoce à l’école peut apporter des bénéfices thérapeutiques grâce à la socialisation, à la réduction du stress lié au fait de ne pas manquer les cours, au maintien d’un horaire normal de sommeil et d’éveil, et au retour à une activité physique légère à modérée. L’étude ajoute qu’un futur essai clinique sera nécessaire pour déterminer le meilleur moment pour retourner à l’école après une commotion cérébrale.
« Dans cette étude de cohorte de jeunes âgés de 5 à 18 ans, ces résultats confirment la croyance croissante selon laquelle les absences prolongées de l’école et d’autres activités de la vie courante après une commotion cérébrale peuvent être préjudiciables à la récupération », indique l’étude. « Un retour précoce à l’école peut être associé à un fardeau symptomatique plus faible et, en fin de compte, à une récupération plus rapide. »