Pourquoi CP Rail pourrait mettre ses travailleurs en lock-out et ce que cela signifie pour la chaîne d’approvisionnement du Canada
Un conflit de travail au CP menace de paralyser davantage la circulation des marchandises à un moment où les chaînes d’approvisionnement sont déjà mises à rude épreuve par la pandémie de COVID-19 et l’invasion de la Russie en Ukraine.
Chemin de fer Canadien Pacifique Ltée à la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada, prévoyant de mettre en lock-out près de 3 000 employés si le syndicat et l’entreprise ne parviennent pas à s’entendre sur un règlement négocié ou à accepter un arbitrage exécutoire.
Les deux parties sont en désaccord sur 26 questions en suspens, notamment les salaires, les avantages sociaux et les pensions.
Jeudi, le chemin de fer basé à Calgary a déclaré qu’il s’était séparé du syndicat représentant ses ingénieurs, ses chefs de train et d’autres employés de train, dans la dernière escalade du conflit de travail qui pourrait entraîner un arrêt de travail à l’échelle nationale dès dimanche matin.
Cependant, la perturbation de la capacité de transport de marchandises au Canada pourrait encore être évitée, car CP Rail et le syndicat affirment qu’ils sont déterminés à négocier jusqu’à la date limite.
Les organisations commerciales canadiennes et les experts de l’industrie demandent à Ottawa d’éviter un arrêt de travail potentiel, car cela pourrait entraver davantage la reprise du commerce suite aux restrictions du COVID-19 et aux problèmes de la chaîne d’approvisionnement.
IMPACT SUR LES CANADIENS
Les groupes agricoles ont averti que tout retard sur les lignes ferroviaires pourrait entraîner des réductions de production qui affecteraient tout, des expéditions d’engrais et d’autres intrants pendant la saison des semis de printemps aux livraisons d’aliments d’urgence pour le bétail dans les régions des Prairies touchées par la sécheresse.
« À une époque où la circulation des marchandises subit d’importantes perturbations à l’échelle mondiale, cette interruption de travail nuirait directement à la capacité du Canada d’agir comme source fiable de produits agricoles pour les consommateurs mondiaux », a déclaré jeudi la Fédération canadienne de l’agriculture dans un communiqué.
« Des perturbations telles que celle-ci peuvent se répercuter et avoir des conséquences sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement alimentaire. »
S’il n’y a pas de capacité ferroviaire pour transporter les marchandises, les experts affirment que l’arrêt de travail entraînerait une hausse des prix, notamment à l’épicerie.
« Ne vous méprenez pas, c’est un conflit de travail que le monde ne peut pas se permettre », a déclaré à CTV National News Sylvain Charlebois, professeur de distribution et de politique alimentaire à l’Université Dalhousie.
Alors que l’économie canadienne est aux prises avec l’inflation, les problèmes de chaîne d’approvisionnement causés par la pandémie de COVID-19 ont déjà fait grimper le coût de la nourriture et d’autres articles ménagers. Maintenant, l’approvisionnement mondial en blé et l’augmentation du prix de l’essence à la pompe.
Selon M. Charlebois, si l’arrêt de travail au CP entrave suffisamment longtemps le transport ferroviaire au Canada, les Canadiens ne verront pas seulement les prix augmenter, mais il y aura des pénuries de produits.
« Nous pourrions en fait voir des étagères vides. Nous pourrions voir certaines épiceries lutter pour obtenir des produits pour nourrir les Canadiens », a-t-il déclaré.
Heather Thomson, experte en commerce de détail, a déclaré à CTV National News que l’impact d’un arrêt potentiel du transport ferroviaire pourrait avoir une grande portée.
« Cela pourrait provoquer une inflation encore plus élevée, des retards plus longs. L’économie canadienne pourrait en souffrir énormément », a-t-elle déclaré.
Thomson a ajouté que les consommateurs canadiens devraient se préparer à cet impact et ajuster leur budget en conséquence.
Avec des fichiers de la Presse canadienne et du chef de bureau de CTV Alberta, Bill Fortier.