Plus de blocage à la frontière : Bon débarras pour l’application ArriveCAN
Enfin et heureusement, ArriveCAN est mort à l’arrivée dans les aéroports et aux postes frontières, car la vaccination obligatoire pour l’entrée des étrangers au Canada sera levée d’ici la fin du mois, selon des sources gouvernementales.
L’application sujette aux pannes, que des étrangers affolés se sont empressés de télécharger dans les files d’attente des douanes ou dans les voitures près des points d’entrée terrestres, a eu son heure de gloire au début de la pandémie, alors que le Canada ouvrait prudemment la porte aux voyages internationaux.
Mais l’industrie du voyage et les entreprises frontalières ont passé l’année dernière à faire valoir que leur santé économique exigeait son élimination, insistant sur le fait que l’application, avec ses questionnaires et ses codes de vaccination, ne contribuait guère à protéger le Canada d’un monde infecté par le COVID.
Et on leur a donné raison.
Le moment de l’annonce (qui devrait être faite lundi) était davantage motivé par la nécessité de protéger l’image politique de Justin Trudeau que la santé du grand public.
D’accord, peut-être que le jeune chef conservateur Pierre Poilievre mérite une aide pour avoir incité le gouvernement à mettre le Canada au diapason du reste du monde des voyageurs.
L’une des plus grandes lignes d’applaudissements de son arsenal anti-gatekeeper a été retirée de la liste avec la décision du cabinet de rendre ArriveCAN simplement facultatif.
Mais l’application, en tant qu’agent présumé du chaos aéroportuaire, a été de plus en plus considérée comme l’obstination du gouvernement à l’encontre du bon sens, ce qui a amplifié l’accusation d’être un exemple de l’esprit libéral dont on entend beaucoup parler ces derniers temps.
Ainsi, sans que les autorités sanitaires si prudentes de la pandémie ne protestent beaucoup, voire pas du tout, l’application et les tests aléatoires associés dans les aéroports seront abandonnés, laissant derrière eux un héritage de connexions de vol manquées à cause des files d’attente générées par ArriveCAN, tout en coûtant à l’économie des méga-millions de dollars américains en raison de la peur des touristes de ne pas se présenter.
C’était, au moins depuis la propagation de l’Omicron infectant tout le monde, tellement inutile. Les arrivées à l’aéroport ont toujours été testées positives à peu près au même taux ou moins que le grand public. Il n’y a jamais eu un plus grand risque de variants pour une personne arrivant au Canada que pour un Albertain typique se rendant en Saskatchewan. Et si vous vouliez détecter une variante, vous la trouviez dans les systèmes d’égouts et non dans un test aléatoire dans un aéroport.
Pendant la plus grande partie de l’année dernière, ce fut un cas exaspérant et déconcertant de prêchi-prêcha moralisateur et de style Big Brother-knows-best par rapport à une substance de santé publique légitime.
De plus, là où il y avait une volonté, il y avait toujours un moyen de contourner les tests obligatoires, de falsifier l’application ArriveCAN ou d’esquiver le processus de vaccination avec de l’argent ou des relations.
Lorsque j’étais au Mexique l’hiver dernier, c’était un secret de polichinelle qu’il était possible d’acheter un résultat négatif au test COVID pour 200 $ US en quelques minutes, une aubaine par rapport au fait d’être maintenu en isolement pendant une semaine ou plus après un test COVID positif qui, pour mémoire, ne s’appliquait pas à moi.
Et puis il y a eu le cas curieux d’une de mes connaissances anti-vaxxer enragée qui s’est présentée à Toronto récemment en confiant qu’elle avait « obtenu » une fausse preuve de vaccination dans une pharmacie du Texas.
En d’autres termes, l’argent pouvait acheter une entrée illégale au Canada pendant qu’une famille à court d’argent avec des enfants était coincée dans un motel jusqu’à ce que ces doubles barres roses n’apparaissent plus sur la bandelette de test.
ArriveCAN est peut-être né d’une tentative bien intentionnée d’ouvrir la frontière en toute sécurité aux visiteurs vaccinés, mais on peut être soulagé qu’une application informatique ne décide plus si vous êtes digne d’entrer au Canada. Qu’elle reste à jamais bloquée à la frontière.
C’est l’essentiel.