Pfizer soumet des données sur la pilule antivirale COVID-19 à Santé Canada pour examen
TORONTO — Pfizer a soumis à Santé Canada des données cliniques concernant un médicament oral qu’elle espère pouvoir utiliser pour traiter les cas légers à modérés de COVID-19 chez les adultes.
La pilule antivirale s’appelle PAXLOVID et est destinée à être administrée aux adultes âgés de 18 ans et plus qui ont un cas confirmé de COVID-19 et qui présentent un risque accru de développer une maladie grave.
Le fabricant de médicaments a déclaré dans un communiqué de presse que la pilule est conçue pour bloquer l’activité d’une enzyme dans le SRAS-CoV-2 qui est essentielle pour que le virus se réplique, et aussi pour aider à ralentir la dégradation des ingrédients de la pilule afin d’aider à combattre le virus plus longtemps. Une partie de la pilule utilise le ritonavir, un médicament existant qui a déjà été utilisé en combinaison avec d’autres médicaments antiviraux.
Cette annonce intervient deux mois après que Santé Canada ait commencé à examiner une pilule expérimentale du fabricant Merck, appelée molnupiravir, comme traitement potentiel du COVID-19.
La pilule de Merck est toujours en cours d’examen au Canada, mais elle a été approuvée au Royaume-Uni et aux États-Unis.
La Food and Drug Administration américaine a voté mardi pour approuver la pilule de Merck comme premier médicament que les Américains pourraient prendre chez eux pour traiter le COVID-19.
Depuis le début de la pandémie, la question des traitements que les patients pourraient prendre chez eux pour s’aider eux-mêmes et alléger la charge sur le système de soins de santé s’est posée – mais peu de candidats se sont montrés prometteurs jusqu’à présent.
L’avantage d’une pilule qui pourrait être prescrite et prise dès l’apparition des symptômes est qu’elle pourrait empêcher les gens de progresser jusqu’au stade de la maladie mortelle ou de l’altération de la vie.
Au début du mois de novembre, Pfizer a publié les résultats de ses essais de phase 2/3 pour PAXLOVID, déclarant qu’ils avaient trouvé que la pilule réduisait significativement les hospitalisations et les décès chez les patients atteints de COVID-19.
Le médicament est ce que l’on appelle un « traitement antiviral par inhibiteur de protéase », un type de médicament qui a été largement utilisé auparavant pour traiter le VIH/SIDA et l’hépatite C.
Pfizer a déclaré que dans une étude randomisée en double aveugle portant sur plus de 380 patients, on a constaté une réduction de 89 % du risque d’être hospitalisé ou de mourir du COVID-19 chez les patients qui ont reçu la pilule de Pfizer dans les trois jours suivant l’apparition des symptômes du COVID-19, par rapport au groupe d’étude qui a reçu un placebo.
Trois personnes dans le groupe qui a reçu PAXLOVID ont été hospitalisées, avec zéro décès dans ce groupe, tandis que 27 personnes dans le groupe placebo ont été hospitalisées, avec sept décès par la suite.
Les patients qui ont été traités avec PAXLOVID dans les cinq jours suivant le premier signe de symptômes ont également montré une réduction des hospitalisations et des décès par rapport au groupe placebo, a déclaré Pfizer, avec six personnes hospitalisées par rapport à 41 personnes hospitalisées dans le groupe placebo.
Aucun décès n’a été enregistré dans le groupe ayant reçu la pilule antivirale de Pfizer, alors que 10 personnes sont décédées dans le groupe placebo pendant la période d’étude.
Dans l’annonce faite par Pfizer à la mi-novembre qu’ils demandaient une autorisation d’utilisation d’urgence pour PAXLOVID, ils ont déclaré qu’ils avaient soumis des demandes à d’autres agences sanitaires réglementaires, y compris celles de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et de la Corée du Sud.
Merck et Pfizer ont tous deux accepté de permettre à d’autres pays de fabriquer leurs médicaments antiviraux, bien que celui de Pfizer n’ait encore été approuvé nulle part.
Cette initiative a été saluée comme une avancée positive, car elle permettra aux pays les plus pauvres de fabriquer leurs propres versions de ces traitements expérimentaux. Cependant, elle ne couvre que 95 pays, soit environ 53 % de la population mondiale, ce qui signifie que certains pays sont encore exclus.
On ne sait pas combien de temps il faudra à Santé Canada pour juger si la pilule de Pfizer répond ou non à ses normes.