Nouvelles données de recensement sur les militaires canadiens et les anciens combattants
Plus de quatre vétérans militaires sur 10 recensés lors du dernier recensement étaient des personnes âgées de 65 ans et plus, mais près d’un tiers des anciens militaires appartenaient au groupe d’âge actif de 25 à 54 ans.
Selon les nouvelles données du recensement publiées mercredi par Statistique Canada, 97 625 Canadiens ont servi dans l’armée l’an dernier et 461 240 autres anciens membres.
Les chiffres montrent également que le personnel actuellement en service était en moyenne plus jeune que l’ensemble de la population active, et près d’un sur cinq étaient des femmes.
Le recensement de 2021 a interrogé les Canadiens sur le service antérieur dans les Forces armées canadiennes pour la première fois depuis 1971.
Des données complètes sur les anciens combattants peuvent aider à assurer une allocation appropriée des fonds par le gouvernement fédéral aux anciens membres, à leurs familles et aux autres bénéficiaires du programme.
Les organismes sans but lucratif qui viennent en aide aux anciens combattants ont également besoin de renseignements sur la composition démographique des anciens membres des Forces et sur leur lieu de résidence afin de mieux répondre à leurs besoins.
Jusqu’à présent, les sources de données disponibles comprenaient des dossiers de recensement historiques de 1951, 1961 et 1971, ainsi qu’une variété de données administratives incomplètes.
Au cours des dernières années, Statistique Canada a collaboré avec des organismes fédéraux et d’autres pour brosser un tableau plus complet des anciens combattants, en examinant leur santé et leur bien-être en général.
Cependant, la portée a souvent été limitée aux anciens combattants contemporains qui ont été libérés du service militaire après 1998.
Les nouveaux chiffres fourniront les informations nécessaires sur les anciens combattants qui ont servi dans l’ex-Yougoslavie au début des années 1990, la guerre de Corée et la Seconde Guerre mondiale.
La liste d’anciens combattants qui en résulte doit être conservée par Statistique Canada et utilisée uniquement à des fins analytiques et statistiques, grâce auxquelles aucun ancien combattant ne peut être identifié.
Le nombre d’anciens combattants du recensement s’est avéré inférieur aux estimations modélisées produites par Anciens Combattants Canada. Statistique Canada suggère que plusieurs facteurs peuvent expliquer cela, y compris la différence fondamentale entre les deux méthodes ainsi que le fait que le recensement fournit un instantané de la population à un moment précis, en mai de l’année dernière.
L’an dernier, les anciens combattants représentaient 1,5 % de la population totale âgée de 17 ans et plus. Les proportions les plus élevées d’anciens combattants parmi la population globale des régions métropolitaines de recensement du Canada se trouvaient à Belleville-Quinte West (4,5 %), Halifax (4,4 %), Kingston (4,0 %), Fredericton (3,8 %) et Saint John. (3,5 pour cent).
Parmi les autres découvertes :
- près d’un ancien combattant sur six était une femme, et leur âge moyen était inférieur à celui des anciens combattants masculins;
- 33 420 anciens combattants étaient âgés de 85 ans ou plus;
- les anciens combattants étaient plus susceptibles de vivre seuls que les Canadiens âgés de 17 ans et plus dans l’ensemble.
Les groupes qui travaillent avec les anciens combattants accueillent favorablement les données du recensement, affirmant qu’elles devraient aider à mieux servir les anciens membres.
La Légion royale canadienne dit qu’il sera important de relier les chiffres à l’endroit où vivent les anciens combattants, afin que ceux qui les aident puissent se concentrer sur les zones où il y a une plus grande concentration et aider à garantir que les services sont accessibles dans ces régions.
Les données du recensement seront « une source d’informations très riche », a déclaré Nick Booth, directeur général de la True Patriot Love Foundation, qui finance une gamme de programmes qui aident les anciens combattants dans tous les domaines, du bien-être physique à l’acquisition de compétences en affaires.
Les besoins des anciens combattants varient selon l’endroit où ils vivent, a déclaré Booth. « Ainsi, comprendre où se trouvent les anciens combattants et comment ils progressent dans leur parcours de transition vers la vie civile rendra beaucoup plus efficace l’allocation de notre financement », ainsi que l’argent d’autres agences, a-t-il ajouté.
Étant donné que de nombreuses bases militaires se trouvent dans des zones rurales, les membres qui partent pourraient se retrouver dans des endroits éloignés, a déclaré Booth.
« Et souvent, cela signifie qu’il n’y a pas de services immédiatement disponibles. Il est donc très important que nous comprenions où se situent les lacunes de service et que nous aidions à les combler.
Les données du recensement pourraient aider à fournir des informations précieuses sur les besoins en santé mentale des anciens membres, y compris ceux à risque de suicide, a déclaré Tim Laidler du Veterans Transition Network.
L’organisation aide les vétérans à passer à la vie civile, notant que ceux qui ont de la difficulté à le faire sont vulnérables. Cela laisse beaucoup de gens se sentir isolés du monde et sape la force dont ils ont besoin pour faire face à la dépression, au stress post-traumatique ou à la toxicomanie, selon le réseau de transition.
Laidler, qui a servi dans l’armée en Afghanistan, se souvient de l’époque où beaucoup pensaient que le suicide n’était pas un gros problème chez les militaires canadiens.
« Mais une grande partie du problème était qu’ils ne regardaient que les personnes qui se sont suicidées et qui sont encore en service, et personne ne suivait les anciens combattants », a-t-il déclaré.
« Donc, quand vous avez réellement regardé les anciens combattants et ceux qui servent dans l’armée, vous avez réalisé qu’il y avait un pourcentage beaucoup plus élevé de personnes qui se suicidaient et que c’était, en fait, un gros problème. »
Selon les nouveaux chiffres, les membres des Forces armées canadiennes étaient en moyenne plus jeunes – 36,2 ans – que l’ensemble de la population active occupée à 41,9 ans.
L’Ontario (35,4 %) et le Québec (20,2 %) avaient les parts les plus élevées de militaires actuellement en service.
Le recensement définissait l’expérience militaire comme le service dans la force régulière ou la première réserve. Cela n’incluait pas le service avec les cadets, les instructeurs du Service d’administration et d’instruction des organisations de cadets ou les Rangers canadiens.
Statistique Canada indique que des efforts complémentaires seront déployés pour produire des statistiques sur ces groupes importants grâce à l’utilisation de données administratives.
Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 13 juillet 2022.
— Avec un dossier de Lee Berthiaume