N. La Corée du Nord qualifie de « marionnette » des États-Unis l’observateur de l’ONU chargé de la question des droits de l’homme.
La Corée du Nord a qualifié le principal expert de l’ONU en matière de droits de l’homme de « marionnette » des Etats-Unis, avertissant vendredi qu’elle ne tolérera pas un complot dirigé par les Américains visant à utiliser la question des droits pour renverser son système politique.
La Corée du Nord est extrêmement sensible à toute critique extérieure de son bilan en matière de droits, qu’elle considère comme une provocation visant à calomnier son gouvernement dirigé par la même famille depuis plus de 70 ans.
Cette dernière réaction intervient alors qu’Elizabeth Salmon, le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme au Nord, effectue cette semaine sa première visite en Corée du Sud pour rencontrer des responsables, des militants et des transfuges nord-coréens depuis sa nomination le mois dernier.
Dans son discours inaugural, Mme Salmon a déclaré que les Nord-Coréens sont confrontés à « des difficultés nouvelles et plus graves » en raison des restrictions sévères liées à la pandémie qui s’ajoutent aux abus commis depuis des décennies, qui, selon elle, ne doivent pas être négligés. Elle s’est dite convaincue que la solidarité internationale devrait être mobilisée de manière plus décisive pour protéger les droits de l’homme en Corée du Nord.
Vendredi, un porte-parole non identifié du ministère des Affaires étrangères du Nord a publié une déclaration critiquant le rapporteur des Nations Unies sans mentionner directement son nom.
La déclaration accuse Salmon de faire preuve « d’ignorance et de vision biaisée ». Il lui reproche d’avoir fait « des remarques imprudentes et impardonnables empiétant sur notre système inviolable et nos droits souverains » lors de sa visite en Corée du Sud.
La déclaration accuse également Washington d’être derrière Salmon, en disant : « Nous savons bien que les Etats-Unis étendent profondément leurs tentacules sur (son) dos ».
Le racket des « droits de l’homme » des Etats-Unis et d’autres forces hostiles n’a rien à voir avec la garantie des véritables droits de l’homme et n’est rien d’autre que le moyen hostile le plus politisé pour ternir l’image digne de la (Corée du Nord) », a déclaré le communiqué.
« (La Corée du Nord) ne pardonnera jamais le racket des `droits de l’homme’ des Etats-Unis et de leurs forces vassales … qui vise à renverser son système social. »
Le ministère du Nord a réitéré une position antérieure selon laquelle il ne reconnaîtra jamais et ne traitera jamais avec un rapporteur spécial de l’ONU sur ses droits de l’homme. Les prédécesseurs de Salmon se sont vus refuser l’accès à la Corée du Nord, ce qui, selon les observateurs, a mis à mal les tentatives extérieures de trouver des informations plus indépendantes et crédibles sur les violations des droits.
La déclaration en anglais du Nord fait référence à Salmon, un Péruvien, comme à un homme. Les dépêches en anglais du Nord comportent parfois des erreurs de grammaire. Le ministère sud-coréen de l’Unification, qui gère les relations avec la Corée du Nord, a déclaré qu’il pensait que la déclaration de vendredi faisait clairement référence à Salmon, qui est la première femme nommée à ce poste.
Le Nord a également publié une déclaration en langue coréenne sur Salmon, mais le coréen ne comporte pas de pronoms de genre.
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Le rédacteur de l’Associated Press Kim Tong-hyung a contribué à ce rapport.