L’opposition pousse au boycott diplomatique des Jeux olympiques de Pékin alors que le Canada attend la décision des États-Unis.
OTTAWA — Les partis d’opposition multiplient les appels au boycott diplomatique des Jeux olympiques d’hiver de Beijing, alors que le gouvernement fédéral attend la décision de Washington.
S’adressant aux journalistes lundi, le chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, a déclaré qu’il avait consulté les responsables des comités olympiques nationaux et internationaux pour trouver un équilibre entre l’affichage du « profond mécontentement » du Canada à l’égard de la conduite de la Chine et le respect du droit des athlètes à participer aux compétitions.
« Nous avons proposé de déplacer les jeux, mais le gouvernement Trudeau ne s’y est pas intéressé. Nous avons proposé un boycott diplomatique – je pense que c’est la meilleure chose que nous puissions faire aux côtés de nos alliés pour faire pression, mais pas pour faire payer aux athlètes le prix de la conduite de Pékin », a-t-il déclaré.
Les États-Unis ont lancé un boycott diplomatique cette semaine, ce qui signifie que les diplomates n’y assisteront pas alors que les athlètes pourront toujours y concourir.
En février, les députés ont qualifié de génocide le traitement des musulmans ouïghours par la Chine.
Le gouvernement chinois a été accusé de surveillance massive et d’incarcération de milliers d’Ouïghours, les forçant à vivre dans des camps de travail dans le but d’endoctriner la minorité majoritairement musulmane dans la société chinoise dominante.
Cela a suscité des appels internationaux pour que les gouvernements retirent une partie, voire la totalité, de la participation aux jeux d’hiver de 2022.
Heather McPherson, députée néo-démocrate et porte-parole en matière d’affaires étrangères, s’est également exprimée sur la question lundi, notant que certains parlementaires canadiens sont interdits de séjour en Chine, après que la superpuissance a pris pour cible le sous-comité parlementaire sur les droits de l’homme internationaux, qui, lors de la dernière législature, examinait le traitement de la population ouïghoure.
« Si nous envoyons une mission diplomatique, c’est en fait la Chine qui choisit les participants à cette mission… ce qui, en soi, me pose problème. Mais je pense aussi qu’il y a d’énormes problèmes à organiser les Jeux olympiques à Pékin en sachant qu’un génocide se déroule dans ce pays », a-t-elle déclaré.
O’Toole a qualifié la relation du Canada avec la Chine de « désordonnée », plaidant pour une « approche fondée sur des principes » qui montre que les « intérêts économiques du Canada en Chine ne domineront pas nos préoccupations en matière de droits de l’homme ».
Ses commentaires interviennent alors que l’ambassadeur du Canada en Chine, Dominic Barton, a quitté son poste le 31 décembre.
Avec un dossier de la Presse Canadienne.