L’inflation élevée conduit les Canadiens à s’endetter
Dans un contexte de taux d’inflation élevé au Canada, qui a atteint un niveau record en 2005, une nouvelle enquête a révélé que de nombreux Canadiens s’endettent pour faire face à leurs dépenses.
Le mois de juillet a vu un léger fléchissement du taux d’inflation national, qui a baissé de cinq pour cent. Néanmoins, les fortes hausses de prix enregistrées en 2022 ont nui à de nombreux particuliers et entreprises du pays, selon une enquête publiée le 16 août par Finder.com, un site de comparaison de finances personnelles.
S’endetter pour payer les factures signifie souvent contracter des prêts personnels. Selon l’enquête, qui a interrogé plus de 1 000 Canadiens sur la façon dont ils font face à l’inflation, un Canadien sur quatre a admis l’avoir fait pour couvrir ses dépenses.
L’enquête a également révélé qu’environ 7,3 millions de Canadiens âgés de plus de 18 ans ont eu recours à des prêts ou à d’autres formes d’endettement pour faire face à l’inflation.
PRINCIPALES RAISONS DE S’ENDETTER
Les répondants à l’enquête ont indiqué que le paiement des factures, la consolidation des dettes et la couverture des frais de subsistance après la perte d’un emploi étaient les raisons les plus courantes de s’endetter.
Mais d’autres dépenses importantes telles que l’achat d’une voiture, les études et la rénovation de la maison ne sont pas loin derrière.
Cela a conduit de nombreux Canadiens à déclarer une réduction de leurs dépenses. Près de 60 % d’entre eux ont déclaré dépenser moins pour des articles de luxe comme les vêtements ou les loisirs, tandis que 43 % ont dit avoir réduit le montant qu’ils consacrent à des achats importants comme les rénovations ou les voyages.
« Les personnes à revenu moyen sont vraiment en difficulté », a déclaré Romana King, rédactrice en chef des finances chez Finder, dans un communiqué.
« Les données montrent que les salaires ne suivent pas le rythme de l’augmentation du coût de la vie et cela met les salariés à revenu moyen – la majorité des Canadiens – dans une position difficile. Cela oblige beaucoup d’entre eux à commencer à établir des priorités dans leurs dépenses et à trouver des moyens de joindre les deux bouts. »
LES JEUNES CANADIENS SONT DE PLUS EN PLUS ENDETTÉS
Bien que l’augmentation du coût de la vie ait un impact sur tous les groupes d’âge, les adultes les plus jeunes du Canada ont été le plus durement touchés, selon l’enquête.
Parmi les répondants, 27 pour cent des milléniaux âgés de 27 à 41 ans ont déclaré s’être endettés pour payer leurs dépenses, suivis de près par 26 pour cent des répondants de la génération Z âgés de 18 à 26 ans.
L’enquête a également révélé que 27 pour cent des répondants de la génération X, âgés de 42 à 56 ans, se sont également endettés pour lutter contre l’inflation.
Les baby-boomers sont moins nombreux à s’endetter, puisque seulement 18 % d’entre eux ont déclaré avoir contracté des prêts pour faire face à leurs dépenses. Cependant, c’est aussi le groupe qui a le plus réduit ses dépenses, à 66 %.
LES COÛTS DU LOGEMENT ENTRAÎNENT DAVANTAGE DE MAUX DE TÊTE FINANCIERS
De nombreux Canadiens ont cité les frais de logement comme leur principale préoccupation lorsqu’on leur a demandé comment l’inflation affectait l’ensemble du budget de leur ménage.
En 2022, 1,3 million de personnes âgées de plus de 18 ans – soit environ quatre pour cent des Canadiens – ont déclaré être en retard dans le paiement de leur loyer ou de leur hypothèque.
L’enquête a également révélé que les locataires sont plus à risque que les propriétaires de maison avec des hypothèques, avec neuf pour cent des locataires estimés être en retard sur les paiements, contre six pour cent des propriétaires de maison.
Les répondants de la génération Z étaient quatre fois plus susceptibles d’envisager de déménager pour réduire le coût du logement que les baby-boomers, soit 12 % contre 3 %.
« Il est facile de se sentir accablé lorsque l’inflation fait augmenter le coût de la vie « , a déclaré M. King, ajoutant que la réduction des dépenses inutiles permet généralement à la plupart des Canadiens de réaliser des économies d’environ 15 pour cent.