Libération conditionnelle refusée pour la conductrice en état d’ébriété Catherine McKay qui a tué la famille Van De Vorst dans un accident près de Saskatoon
Une femme qui a été condamnée pour avoir tué une famille de quatre personnes alors qu’elle conduisait en état d’ébriété s’est vu refuser une libération conditionnelle totale.
Catherine McKay, âgée de 54 ans, restera en semi-liberté pendant au moins six mois.
Jordan et Chanda Van De Vorst, ainsi que leurs deux enfants, ont été tués dans la banlieue de Saskatoon en 2016 lorsque McKay a grillé un stop et percuté le véhicule de la famille.
La Commission des libérations conditionnelles du Canada, qui a rendu sa décision le mois dernier, estime que la libération conditionnelle totale est prématurée pour McKay, qui, selon la Commission, a du mal à gérer ses émotions et est parfois irrespectueuse envers ses gestionnaires de cas lorsque les choses ne vont pas dans son sens.
Dans sa décision écrite, la commission déclare que McKay a manqué d’empathie, comme en témoignent ses récents comportements, notamment le fait d’être visiblement bouleversée lorsqu’on lui a refusé la libération conditionnelle totale et le fait de s’entendre dire qu’elle ne pouvait pas rendre visite à son fils lors d’une permission de week-end.
Une demande de McKay de se rendre dans un pub pour un service commémoratif a également été un facteur dans le rejet par la commission de sa demande de libération conditionnelle totale.
« Il semble également que vous ayez du mal à comprendre certaines de vos situations à haut risque, comme le fait de vouloir fréquenter un débit de boissons et de continuer à poursuivre cette option, alors que vous êtes soumis à une condition imposée par la commission et que votre équipe de gestion de cas vous a dit non », peut-on lire dans la décision.
McKay doit respecter plusieurs conditions pendant qu’elle est en semi-liberté, y compris un couvre-feu, une interdiction de consommer des drogues et de l’alcool et d’éviter tout contact avec les parents des victimes.
McKay avait déclaré à la commission qu’elle ne se considérait pas comme un risque pour la société et que rien ne l’inciterait à boire à nouveau, car cela la répugne. La décision dit qu’elle a estimé qu’elle devait être libérée parce qu’elle avait fait tout ce qu’on lui demandait.
Pendant sa détention, McKay a participé à des programmes visant à traiter sa toxicomanie et d’autres risques qui pourraient conduire à la récidive. Elle a également passé avec succès de nombreux tests de dépistage de drogues.
La commission indique que McKay a été évaluée comme ayant « un potentiel élevé de réintégration », mais il a été estimé qu' »une libération lente et restructurée est primordiale ».
« Vous avez pris quelques permissions de fin de semaine dans les logements proposés et cela reste une étape importante dans votre transition vers une forme élargie de libération », indique la décision.
« Le conseil d’administration encourage la poursuite de ces démarches, car ces passages vous permettent d’obtenir d’autres occasions d’appliquer vos compétences dans un cadre plus indépendant. »
La commission a conclu que McKay doit continuer à gérer ses émotions, car elles sont un facteur contribuant à sa délinquance.
« Avoir une libération lente et structurée, qui vous permet de continuer à mettre en place votre plan de prévention des rechutes et vos compétences d’adaptation pour gérer les situations difficiles, est évalué comme la prochaine étape appropriée pour soutenir une libération structurée. »
Ce reportage de la Presse canadienne a été publié pour la première fois le 1er décembre 2021.