Lewis qualifie le projet de loi 21 de « discrimination religieuse », Poilievre espère que le Québec abrogera la loi
OTTAWA — La candidate à la direction du Parti conservateur et nouvelle députée Leslyn Lewis a qualifié lundi de » discrimination religieuse explicite » une loi québécoise qui interdit aux fonctionnaires en position d’autorité de porter des symboles religieux au travail.
Lewis, qui se présente pour la deuxième fois à la direction du parti après s’être classée troisième dans la course à l’investiture de 2020, affirme que les conservateurs doivent prendre des décisions » fondées sur des principes » et non sur la façon dont elles seront perçues par un groupe démographique particulier.
« Même prendre la bonne décision à des fins purement politiques est une erreur. Bien que je respecte la compétence provinciale, le projet de loi 21 est une discrimination religieuse explicite et, en tant que chef de notre parti, je défendrai toujours la liberté de religion », peut-on lire dans une déclaration faite lundi.
Sa position sur la loi controversée sur la laïcité du Québec, connue sous le nom de projet de loi 21, intervient alors que d’autres candidats ont pris position sur la question.
Certains membres du parti s’attendent à ce que cette question devienne un débat de politique générale au cours de la course, qui se déroulera jusqu’à la désignation d’un nouveau chef le 10 septembre. Jusqu’à présent, cinq candidats sont en lice et les autres ont jusqu’au 19 avril pour se déclarer et jusqu’au 3 juin pour vendre de nouvelles adhésions.
Différents députés conservateurs ont déclaré qu’ils pensaient que les conservateurs devaient adopter une position plus ferme contre le projet de loi 21 et ont critiqué l’ancien chef Erin O’Toole qui a déclaré que, même s’il s’opposait personnellement à la loi, il valait mieux laisser aux Québécois le soin de décider. En revanche, le Premier ministre libéral Justin Trudeau a laissé la porte ouverte à une intervention de la cour fédérale.
Mme Lewis a promis lundi que si elle était élue chef du parti, elle condamnerait la discrimination religieuse, peu importe « contre qui elle est dirigée et où elle se produit ».
En tant que candidate à la course de 2020, Mme Lewis a bénéficié d’un fort soutien de l’aile sociale conservatrice du parti, qui, entre autres choses, se soucie des libertés religieuses.
Un autre candidat à la direction, Pierre Poilievre, un député de longue date de la région d’Ottawa qui se présente comme un candidat qui défend toutes les formes de libertés, s’est également prononcé contre la loi lundi.
« C’est une erreur », a-t-il déclaré dans un communiqué.
« Si quelqu’un la proposait au niveau fédéral, mon gouvernement ne la laisserait pas passer. Je respecte le droit du Québec à faire ses propres lois, mais j’espère que la province abrogera le projet de loi. »
Le maire de Brampton, Patrick Brown, qui est entré officiellement dans la course dimanche, a tenu à dire dans le discours qu’il a prononcé pour annoncer sa candidature qu’il s’est opposé avec force à la loi et qu’il croit que le parti peut gagner en le faisant.
Pendant son mandat de dirigeant municipal, il a également mené la charge pour que les grandes villes de tous les pays promettent de l’argent pour aider les groupes qui contestent le projet de loi 21 devant les tribunaux.
L’ancien premier ministre du Québec et candidat à la direction du parti, Jean Charest, a également déclaré qu’il ne soutenait pas la loi.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 14 mars 2022.