Les protestations iraniennes sous les projecteurs de l’ONU
La semaine prochaine, les États-Unis mettront les Nations unies sous les projecteurs des manifestations en Iran déclenchées par la mort d’une jeune femme en garde à vue et chercheront des moyens de promouvoir des enquêtes crédibles et indépendantes sur les violations des droits de l’homme en Iran.
Les Etats-Unis et l’Albanie tiendront une réunion informelle du Conseil de sécurité des Nations Unies mercredi, selon une note décrivant l’événement, vue par Reuters. La lauréate iranienne du prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi, et l’actrice et militante d’origine iranienne, Nazanin Boniadi, doivent faire un exposé.
« La réunion mettra en lumière la répression continue des femmes et des filles et des membres des groupes religieux et ethniques minoritaires en Iran », indique la note. « Elle identifiera les possibilités de promouvoir des enquêtes crédibles et indépendantes sur les violations des droits de l’homme et les abus du gouvernement iranien. »
L’enquêteur indépendant des Nations Unies sur les droits de l’homme en Iran, Javaid Rehman, doit également s’exprimer lors de la réunion, à laquelle peuvent participer d’autres Etats membres des Nations Unies et des groupes de défense des droits.
L’Iran est en proie à des protestations depuis la mort d’une femme kurde de 22 ans, Mahsa Amini, en garde à vue le mois dernier. Les troubles se sont transformés en une révolte populaire d’Iraniens issus de toutes les couches de la société, posant l’un des défis les plus audacieux au pouvoir clérical depuis la révolution de 1979.
L’Iran a accusé ses ennemis étrangers et leurs agents d’être responsables des troubles.
« La réunion soulignera l’utilisation illégale de la force contre les manifestants et la poursuite par le régime iranien des défenseurs des droits de l’homme et des dissidents à l’étranger pour les enlever ou les assassiner en violation du droit international », peut-on lire dans la note relative à la réunion prévue.
Les groupes de défense des droits ont déclaré qu’au moins 250 manifestants ont été tués et des milliers arrêtés dans le pays. Les femmes ont joué un rôle de premier plan dans les manifestations, enlevant et brûlant leurs voiles. La mort de plusieurs adolescentes qui auraient été tuées pendant les manifestations a attisé la colère.
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a demandé aux forces de sécurité iraniennes de s’abstenir de recourir à une force inutile ou disproportionnée contre les manifestants et a appelé chacun à faire preuve de retenue et à éviter toute nouvelle escalade.
Antonio Guterres a également demandé qu’une enquête sur la mort d’Amini soit menée par une « autorité compétente indépendante. »
(Reportage de Michelle Nichols ; Montage de Daniel Wallis)