Les politiques canadiennes en matière d’alcool ne répondent pas aux normes de santé publique : rapport
Les dix provinces et les trois territoires n’ont pas réussi à respecter les normes de santé publique en matière de politiques sur l’alcool, selon un projet de recherche évaluant les directives canadiennes sur l’alcool.
Le rapport du Projet d’évaluation de la politique canadienne en matière d’alcool (CAPE), dirigé par l’Institut canadien de recherche sur les toxicomanies (CISUR) de l’Université de Victoria, révèle que les gouvernements provinciaux et fédéral peuvent encore faire davantage pour réduire les dommages liés à la consommation d’alcool au Canada.
Les chercheurs ont évalué les politiques en matière d’alcool au niveau fédéral et provincial et ont évalué chaque province et territoire sur la base de onze catégories telles que la tarification, la taxation et les messages relatifs à la santé et à la sécurité, entre autres.
Selon le bulletin de l’ACEP, aucune juridiction n’a reçu la note de passage.
Les Territoires du Nord-Ouest ont obtenu la note la plus basse avec 32 %, tandis que le Manitoba a obtenu la note la plus élevée avec 44 %. Le gouvernement fédéral a également été évalué sur la manière dont il mettait en œuvre les réglementations au niveau fédéral et a reçu une note de 37 %.
Les écarts de consommation d’alcool entre les régions les mieux notées et les moins bien notées sont considérables : les T.N.-O. déclarent 786 verres standard par personne âgée de 15 ans et plus par an, tandis que le Manitoba en déclare 469 en moyenne. Selon le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCLAT), une consommation standard correspond à une bouteille de 12 oz de bière ou de cidre à 5 % d’alcool, à un verre de 5 oz de vin à 12 % d’alcool, à un verre à liqueur de 1,5 oz de spiritueux à 40 % d’alcool.
À l’échelle nationale, 802 023 visites à l’hôpital liées à l’alcool ont été signalées en 2020, 17 098 décès ont été enregistrés et le nombre moyen de verres standard par personne était de 487.
Projet d’évaluation de la politique canadienne en matière d’alcool.
RECOMMANDATIONS SUR LA RÉDUCTION DES RISQUES
Les directives canadiennes en matière de consommation d’alcool ont récemment mis en garde contre le fait qu’aucun alcool ne peut être consommé sans danger, mais que les adultes ne devraient pas boire plus de deux verres standard par semaine.
La nouvelle mise à jour des recommandations annoncée cette année constitue un changement radical par rapport aux recommandations précédentes, qui étaient de ne pas dépasser 15 verres par semaine pour les hommes et 10 verres pour les femmes ; des recommandations qui n’avaient pas été modifiées au cours de la dernière décennie.
Les recommandations du CAPE ne visent toutefois pas à plafonner la consommation individuelle d’alcool, mais plutôt à mettre en œuvre des réglementations qui réduiront les dommages liés à l’alcool par le biais de la taxation, du marketing et de l’actualisation des sanctions pénales.
« Il ne s’agit pas seulement de demander aux individus d’envisager de réduire leur consommation d’alcool. Oui, cela peut être important, mais les gouvernements doivent apporter des changements à l’environnement plus large de la consommation d’alcool », a déclaré le chercheur principal, le Dr Tim Naimi, dans un communiqué de presse.
Parmi les points à améliorer, l’ACEP recommande au gouvernement fédéral d’augmenter les taxes de vente sur l’alcool et de mettre à jour le code du CRTC pour qu’il s’applique à la consommation d’alcool