Les dirigeants de l’UE cherchent à préserver l’approvisionnement en énergie alors que les prix s’envolent
Les dirigeants de l’Union européenne cherchent jeudi à préserver l’approvisionnement en énergie des 27 pays de l’Union tout en accélérant la transition des combustibles fossiles polluants vers des solutions durables.
Le débat sur l’énergie lors du sommet des dirigeants de l’UE de jeudi intervient dans un contexte de flambée des prix qui frappe les ménages et les entreprises encore sous le coup de la pandémie de COVID-19.
Le sommet se tient dix jours avant l’ouverture d’un sommet des Nations unies sur le climat, considéré comme la dernière chance de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.
« La transition vers une énergie propre n’est pas seulement vitale pour notre planète. Elle est également cruciale pour notre économie et pour la résistance aux chocs des prix de l’énergie », a déclaré mercredi Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, devant les législateurs européens.
Le débat sur la spirale des prix de l’énergie se déroule également dans un contexte de relations glaciales avec la Russie, un fournisseur clé de gaz pour l’Europe.
Mme Von der Leyen a déclaré que l’Union européenne importait 90 % de son gaz, dont une grande partie en provenance de son rival stratégique, la Russie, ce qui nous rendait vulnérables. Le gaz représente un quart de la consommation énergétique européenne.
Les prix du gaz ont grimpé en flèche cette année, passant de 19 euros par mégawattheure à 95 euros, ce qui a des répercussions sur tous les aspects de la consommation, depuis les factures de chauffage des ménages jusqu’aux agriculteurs et aux producteurs de denrées alimentaires.
Selon la commission exécutive de l’UE, les ménages à faible revenu sont les plus durement touchés, car ils consacrent une part plus importante de leurs revenus à l’énergie. De nombreux pays ont déjà proposé des réductions de taxes sur l’énergie pour atténuer la douleur.
Si tous les dirigeants souhaitent minimiser l’impact de la flambée des prix de l’énergie sur leurs populations, ils diffèrent sur la manière d’y parvenir.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a spécifiquement mis la hausse sur le compte des plans de la Commission pour le « Green Deal », qui prévoit de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 et de rendre l’Union européenne neutre en carbone d’ici 2050.
La crise actuelle a relancé le débat sur la question de savoir si l’UE doit promouvoir les projets d’énergie nucléaire afin d’accroître son indépendance énergétique.
Cela pourrait se faire en les rendant éligibles à des milliards d’euros dans le cadre du Green Deal européen et du fonds de récupération des coronavirus.
Il y a deux ans, les dirigeants ont convenu que l’énergie nucléaire pourrait faire partie des efforts de l’UE pour devenir neutre en carbone. Toutefois, ils doivent encore décider si les projets nucléaires peuvent être inclus dans la « taxonomie », un système de classification qui tente de définir quelles activités peuvent être considérées comme des investissements durables.
La France a récemment demandé l’inclusion de l’énergie nucléaire dans le cadre de la taxonomie d’ici la fin de l’année, menant la charge avec neuf autres pays de l’UE : la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, la Finlande, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie.
——
Corder a fait un reportage à La Haye, aux Pays-Bas.