Les Canadiens perdent 900 milliards de dollars de richesse nette dans le « refroidissement » des prix des maisons.
Après avoir accumulé des billions de dollars de richesse nette pendant la pandémie de COVID-19, environ 900 milliards de dollars ont été perdus au cours du deuxième trimestre de 2022 en raison de la faiblesse des marchés immobiliers et financiers, ce qui en fait la plus grande baisse jamais enregistrée, selon une analyse récente de RBC.
Le rapport, publié le 26 octobre, indique que la « flambée » de l’immobilier et la « montée en flèche » des marchés boursiers ont créé 3 900 milliards de dollars de nouvelle richesse nette pendant le COVID, le boom immobilier de la pandémie ayant fait grimper la valeur des maisons de 52 %.
Cependant, un « refroidissement » des prix de l’immobilier dû à la hausse des taux d’intérêt, ainsi que l’affaiblissement des marchés financiers, ont entraîné une perte de 900 milliards de dollars, soit 5,4 %, au deuxième trimestre de cette année, selon RBC.
Et la banque affirme que d’autres baisses sont à venir. La valeur nette totale devrait chuter de plus de 1,1 billion de dollars par rapport au pic de la pandémie d’ici la fin de l’année, bien qu’elle soit encore supérieure aux niveaux d’avant la pandémie, prévoit RBC.
« Cette baisse de la richesse des ménages surviendra à un moment où les Canadiens ressentent déjà les effets de la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt « , indique le rapport.
« C’est particulièrement le cas pour les Canadiens au bas de l’échelle des revenus, qui consacrent une plus grande part de leurs gains à des achats « non discrétionnaires » ou essentiels comme l’essence, la nourriture et le logement. »
Les ménages à revenu plus élevé, quant à eux, ont continué à dépenser pour des achats non essentiels comme les voyages et l’hôtellerie, ce qui a maintenu les dépenses globales à un niveau élevé et ajouté aux pressions inflationnistes, selon l’analyse.
Vendredi, Statistique Canada a annoncé que le produit intérieur brut réel canadien a légèrement augmenté en août.
Mercredi, la Banque du Canada a augmenté son taux d’intérêt directeur d’un demi-point de pourcentage pour le porter à 3,75 % dans le but de réduire l’inflation, le gouverneur Tiff Macklem laissant entendre que d’autres hausses de taux sont attendues. La banque prévoit une au Canada au cours du premier semestre de 2023.
La hausse des taux d’intérêt et la pression sur les prix amèneront les Canadiens à donner la priorité aux produits de première nécessité comme l’épicerie et l’essence, ainsi qu’aux dettes, selon l’analyse de RBC.
RBC estime que les ménages devront mettre de côté jusqu’à 15 % de leur salaire net uniquement pour assurer le service de la dette, dont la moitié en raison des coûts hypothécaires.
Selon le rapport, les dépenses des Canadiens semblent s’être stabilisées pendant l’été après avoir augmenté au printemps à la suite des fermetures induites par Omicron.
Cependant, la baisse croissante des achats de certains biens discrétionnaires, comme les meubles, pèsera sur les entreprises, en particulier dans le secteur manufacturier, selon RBC.
Avec des fichiers de Jordan Gowling, producteur de CTV National News, et de La Presse Canadienne.