Les armes de poing dans la plupart des crimes violents liés aux armes à feu : StatCan
Après avoir chuté pendant plusieurs années, les taux de crimes violents liés aux armes à feu sont à la hausse au Canada, dont la majorité impliquent des armes de poing, selon un récent rapport de Statistique Canada.
Publié vendredi, le rapport compare les cas de crimes violents liés aux armes à feu sur deux périodes allant de 2009 à 2014 et de 2015 à 2020.
Le rapport montre que le taux de crimes violents liés aux armes à feu en 2009 était de 29 pour 100 000 personnes. Ce nombre est tombé à 19 en 2013, car les crimes violents ont également diminué dans l’ensemble, avant de revenir à 29 en 2020.
En 2020, la police a déclaré 8 344 victimes d’un crime où une arme à feu était présente, ce qui représente 2,8 % de toutes les victimes de crimes violents au Canada cette année-là.
Les armes de poing demeurent l’arme la plus grave utilisée dans la majorité des crimes violents liés aux armes à feu au Canada, à 59 %.
Ce fut le cas pour les deux périodes analysées par StatCan, ce qui, selon l’agence fédérale, signifie que les armes de poing ne contribuent pas de manière disproportionnée à la croissance globale des crimes liés aux armes à feu.
Ce qui a changé, cependant, c’est le type de crimes violents liés aux armes à feu que la police signale, à savoir décharger une arme à feu avec intention, pointer une arme à feu et utiliser une arme à feu dans un acte criminel, indique le rapport.
Le nombre de victimes de ces infractions est passé de 8 % de tous les crimes violents liés aux armes à feu en 2009 à 21 % en 2019 et 22 % en 2020.
Le rapport fait suite à la semaine dernière, qui a entraîné la mort de 19 enfants et de deux enseignants. Le gouvernement fédéral aussi.
Il reste à savoir exactement ce que contiendra le projet de loi, mais un certain nombre de mesures de contrôle des armes à feu, dont le programme du gouvernement fédéral visant à racheter les armes à feu prohibées.
LACUNES DANS LES DONNÉES
Malgré les chiffres, StatCan souligne qu’il y a des lacunes dans ses rapports.
« Il est important de reconnaître que nos connaissances sur les armes à feu utilisées à des fins criminelles sont limitées », indique le rapport.
L’une de ces lacunes est le peu d’informations collectées sur les détails d’armes à feu particulières, telles que leur type exact, qui les possédait, comment elles ont été stockées ou si le propriétaire est titulaire d’une licence, indique l’agence.
Il n’y a pas non plus de définition uniforme d’une fusillade parmi les services de police au Canada, ni de critères uniformes pour déterminer si une fusillade s’est réellement produite.
De plus, il existe des lacunes dans la nature de la violence liée aux armes à feu au Canada, y compris la mesure dans laquelle le crime organisé est impliqué et s’il existe des tendances en matière d’ethnicité, d’identité autochtone, sauf dans le cas des données sur les homicides, et les facteurs socioéconomiques impliqués. .
Les provinces n’exigent pas non plus que les enquêteurs envoient des armes à feu utilisées dans le crime pour le traçage, bien que même ce processus ait des taux de réussite variables, dit StatCan.
« Il est particulièrement préoccupant qu’il existe actuellement peu d’informations disponibles pour déterminer la source des armes à feu utilisées dans le crime : par exemple, si une arme à feu utilisée dans un crime a été volée, achetée illégalement ou introduite en contrebande dans le pays », indique le rapport.
« Ces informations ne sont parfois pas enregistrées par les services de police, enregistrées de manière incohérente ou, dans certains cas, les informations ne sont tout simplement pas disponibles. »
ARMES DE POING
La majorité des crimes violents liés aux armes à feu en 2020 étaient des vols qualifiés, à 29 %, ou des voies de fait graves, à 23 %.
Les armes de poing étaient plus couramment utilisées dans les zones urbaines, où elles représentaient 63 % des crimes violents liés aux armes à feu en 2020.
Les carabines et les fusils de chasse, quant à eux, ont tendance à être plus couramment utilisés dans les zones rurales, dont 46 % dans le sud rural et 39 % dans le nord rural.
En 2020, les armes de poing représentaient 75 % de tous les vols qualifiés liés aux armes à feu. Les armes de poing étaient également impliquées dans 60 % des homicides, d’autres infractions causant la mort et des tentatives de meurtre impliquant une arme à feu, ainsi que dans 54 % des infractions sexuelles liées aux armes à feu.
Les armes de type arme à feu, comme les fusils à plomb ou les fusées éclairantes, représentaient 23 % de tous les crimes violents liés aux armes à feu au Canada en 2020.
La police a signalé 743 victimes d’homicide au Canada en 2020, soit un taux de 1,95 pour 100 000 personnes.
Parmi ceux-ci, 277 cas impliquaient une arme à feu pour un taux de 0,73 homicides pour 100 000 personnes.
La proportion d’homicides impliquant une arme à feu est passée de 26 % en 2013 à 37 % en 2020.
L’activité des gangs a été confirmée ou soupçonnée dans 39 % de tous les homicides liés aux armes à feu en 2020. Dans l’ensemble, les homicides liés aux gangs impliquant une arme à feu sont passés de 20 % de tous les homicides en 2019 à 14 % en 2020.
VILLES AVEC LES TAUX LES PLUS ÉLEVÉS
Les villes ayant les proportions les plus élevées de crimes violents où une arme à feu était présente en 2020 étaient Regina, Brantford, Ont., Toronto, Saskatoon, Winnipeg et Windsor, Ont.
Bien que Toronto ait signalé un taux relativement faible de crimes violents liés aux armes à feu, Statistique Canada affirme qu’elle représentait toujours une proportion relativement élevée de tous les crimes violents.
La manière dont la police rapporte les informations sur les victimes affectera également les résultats. Selon Statistique Canada, le service de police de Toronto, par exemple, a apporté des améliorations à son système de signalement, ce qui explique en partie l’augmentation observée dans la ville en 2015.
Les taux de crimes violents liés aux armes à feu en 2020 étaient plus élevés dans les zones rurales que dans les centres urbains de la plupart des provinces, ce qui, selon Statistique Canada, pourrait être dû aux taux plus élevés de possession d’armes à feu dans les communautés rurales, où elles peuvent être nécessaires pour la chasse ou l’agriculture.
La fusillade de masse de 2020 en Nouvelle-Écosse, au cours de laquelle 22 personnes ont été tuées, a également eu un effet sur le taux d’homicides dans la province et à l’échelle nationale.
VICTIMES ET AUTEURS
Les hommes représentaient les deux tiers de toutes les victimes de crimes violents liés aux armes à feu en 2020.
La plupart des hommes victimes de crimes violents commis avec une arme à feu ne connaissent pas l’agresseur, à 55 %, contre 41 % des femmes victimes.
C’est en grande partie le cas dans les zones urbaines, les victimes des communautés rurales étant plus susceptibles de déclarer connaître l’agresseur.
Parmi les femmes victimes de crimes violents commis avec une arme à feu, un conjoint actuel ou ancien, ou un autre partenaire intime, était responsable d’un cas sur quatre, comparativement à 2,2 % des cas impliquant des victimes masculines.
La majorité des crimes violents liés aux armes à feu impliquant une victime sont résolus, avec au moins un accusé identifié. C’est plus probablement le cas dans les régions rurales du nord et du sud, à 83 et 72 %, respectivement, contre 54 % dans les zones urbaines.
En 2020, 5 955 personnes ont été accusées de crimes liés aux armes à feu. Parmi eux, 87 % étaient des hommes.
Les taux de crimes violents liés aux armes à feu sont les plus élevés chez les jeunes hommes de 18 à 24 ans, avec 110 accusés pour 100 000 personnes, et ceux âgés de 12 à 17 ans, avec 75 pour 100 000 personnes.
Avec des fichiers de Rachel Aiello, productrice de politique en ligne de actualitescanada.com