Leduc et le service d’incendie font l’objet d’une poursuite par des pompiers féminins alléguant des abus
Une action collective proposée contre une ville de l’Alberta allègue que son service d’incendie est systématiquement discriminatoire envers les femmes pompiers et que les abus ne sont pas contrôlés par la direction.
Le procès a été intenté par deux femmes pompiers du service d’incendie de Leduc, au sud d’Edmonton, qui affirment avoir été victimes d’agressions physiques et sexuelles, de harcèlement et d’intimidation au travail.
« Le service d’incendie a créé un système et une culture où l’abus des femmes pompiers était systémique, commun et toléré », peut-on lire dans la déclaration déposée le 24 février.
« Toute tentative de signaler de tels abus a été réprimée par des représailles, du harcèlement et des brimades. Ce recours collectif vise à obtenir réparation pour ces torts et à empêcher qu’ils ne se reproduisent. »
Les allégations contenues dans la déclaration n’ont pas été prouvées au tribunal. Le recours collectif n’a pas encore été certifié par un juge.
Le directeur municipal de Leduc, Derek Prohar, a déclaré dans un communiqué que la ville était au courant de ces graves allégations. Il a refusé de fournir d’autres commentaires car l’affaire fait l’objet d’une enquête et est maintenant devant les tribunaux.
La plaignante Christa Steele, qui a commencé sa carrière au sein du service d’incendie de Leduc en 2002, allègue que les incidents d’agression et de harcèlement ont commencé presque immédiatement et ont continué.
Steele allègue dans des documents juridiques que des collègues masculins lui ont exposé leurs parties génitales, l’ont touchée de manière inappropriée et se sont imposés à elle. Elle affirme également qu’ils ont répandu de fausses rumeurs sur sa vie personnelle et sexuelle et qu’ils ont menacé sa sécurité avec des remarques telles que « fais attention à toi », indiquent les documents.
L’action en justice indique qu’un incident a impliqué un pompier masculin anonyme qui mesurait les femmes pompiers pour leurs uniformes et leurs bracelets de radio.
Steels affirme qu’il l’a agressée sexuellement dans une salle de bain et qu’une autre fois, il l’a « coincée dans la cuisine du mess pour prendre ses mesures » et lui a touché les parties génitales et les seins.
La deuxième plaignante, Mindy Smith, affirme dans des documents qu’elle a également été victime de harcèlement et d’agression de la part du pompier anonyme après avoir demandé une ceinture d’uniforme de remplacement. Smith affirme qu’il a bloqué la sortie d’une salle d’approvisionnement et l’a agressée sexuellement.
Une enquête sur ses actions a conduit à son licenciement, selon la déclaration, mais il a continué à assister aux événements du service d’incendie malgré son interdiction.
Les deux plaignants affirment que leur santé mentale et leur carrière ont été gravement affectées par les abus systémiques.
« D’autres employées du service d’incendie ne souhaitent pas se manifester par crainte de représailles, mais ont connu des incidents similaires de discrimination, de harcèlement et d’agression », indique l’action en justice.
Elle indique en outre qu’une enquête menée récemment par une tierce partie sur les allégations a corroboré les affirmations de Steele et Smith, ce qui les a incitées à entamer une action en justice.
La poursuite prétend que la ville de Leduc et le service d’incendie ont été négligents dans la fourniture d’un lieu de travail sûr et ont violé leurs droits protégés par la Charte canadienne des droits et libertés.
Les femmes demandent des dommages-intérêts punitifs et compensatoires.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 9 mars 2022.