L’économie canadienne sera considérablement ralentie : le directeur du budget
Le directeur parlementaire du budget prévoit que l’économie ralentira considérablement au cours du second semestre de 2022 et restera faible l’année prochaine, car la Banque du Canada continue de relever les taux d’intérêt.
Dans ses dernières perspectives économiques et fiscales publiées jeudi, le responsable du budget Yves Giroux a déclaré qu’il s’attend à ce que la Banque du Canada augmente son taux d’intérêt directeur à quatre pour cent d’ici la fin de l’année, une décision qui correspond aux attentes des marchés financiers.
Les économistes prévoient un ralentissement économique, car les taux d’intérêt élevés ralentissent les dépenses des particuliers et des entreprises.
Depuis mars, la Banque du Canada a augmenté son taux d’intérêt directeur de 0,25 % à 3,25 % dans le but de lutter contre l’inflation. Le taux d’inflation annuel du Canada était de 7,0 pour cent en août.
Le marché du logement a déjà commencé à se refroidir en réponse à la hausse des taux d’intérêt, mais il faudra plus de temps pour que les effets des hausses de taux de la banque centrale se fassent sentir dans l’économie.
Le rapport du PBO prévoit également que le taux de chômage atteindra 5,8 % à la fin de 2023 avant de redescendre. Cette augmentation est modérée par la diminution du taux de participation à la population active, car de plus en plus de Canadiens prennent leur retraite.
Le rapport sur l’emploi de septembre de Statistique Canada a montré que le marché du travail était toujours serré, avec un taux de chômage de 5,2 pour cent.
Comme l’inflation ralentit et se rapproche de l’objectif de 2 % de la banque centrale, le DPB s’attend à ce que la Banque du Canada commence à abaisser les taux d’intérêt vers la fin de l’année prochaine, pour ramener son taux directeur à 2,5 % d’ici la fin de 2024.
Les perspectives estiment également que le déficit fédéral diminuera à 25,8 milliards de dollars, soit 0,9 pour cent du PIB, pour l’exercice 2022-23.
Le déficit était de 97 milliards de dollars, soit 3,9 pour cent du PIB, au cours de l’exercice précédent.
En supposant qu’aucune nouvelle mesure ne soit introduite et que les mesures temporaires existantes expirent comme prévu, le PBO estime que le déficit diminuera encore à 3,1 milliards de dollars, soit 0,1 pour cent du PIB, d’ici 2027-28.
La dernière projection de déficit du PBO est inférieure à ce qu’il avait prévu en mars, en grande partie en raison de recettes fiscales plus élevées que prévu.
Le PBO prévoit également que d’ici 2027-28, le ratio de la dette fédérale au PIB diminuera par rapport à son pic de 2020-21, mais restera supérieur aux niveaux pré-pandémiques.
Le rapport indique qu’avec la hausse des taux d’intérêt, le ratio du service de la dette, qui correspond aux charges de la dette publique par rapport aux recettes fiscales, atteindra un pic de 11,5 % en 2024-25 avant de diminuer progressivement.
Le PBO a déclaré que l’incertitude entourant les projections du rapport est élevée. Il a souligné divers risques pour ses prévisions, notamment un resserrement de la politique monétaire entraînant un ralentissement économique plus sévère, une inflation persistant plus longtemps que prévu et des dépenses budgétaires plus élevées.
« Avec le resserrement synchronisé de la politique monétaire par les principales banques centrales du monde pour réduire l’inflation élevée, il y a un risque de ralentissement mondial plus sévère, ce qui aurait des répercussions négatives sur l’économie canadienne et les finances fédérales », a déclaré M. Giroux.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 13 octobre 2022.