Le Québec pourrait voir augmenter le nombre de personnes non logées à l’expiration des baux
Un important groupe de défense du logement craint que le Québec ne connaisse une augmentation du nombre de ménages sans logement permanent à l’expiration des baux dans la province le 1er juillet.
« À la veille du 1er juillet, il y avait 750 ménages locataires qui n’avaient pas trouvé de logement » au Québec, selon Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).
Cette estimation est basée sur les demandes d’aide reçues par les offices municipaux d’habitation de la province. Elle pourrait changer en fonction du nombre de familles qui parviennent à trouver un logement en cas de difficulté.
Ce jour-là, le nombre est beaucoup plus élevé que l’année dernière, lorsque 420 ménages risquaient de ne pas avoir d’endroit où emménager, a déclaré M. Laflamme.
Vendredi, il y avait 107 ménages à Montréal « accompagnés par des équipes et qui n’ont toujours pas trouvé de solution permanente », a déclaré un porte-parole de la ville dans un courriel à la Presse canadienne.
Parmi eux, « certains ont pu négocier une prolongation de bail à court terme, tandis que d’autres pourront être logés par des proches ». Dans tous les cas, la ville dit avoir pu « gérer et loger temporairement » les personnes dans le besoin.
Selon M. Laflamme, « ces chiffres sont la pointe de l’iceberg de la crise du logement », alors qu’un nombre inconnu de familles vivent dans des « situations (de logement) épouvantables », ou dans des logements trop petits ou trop chers pour leurs besoins.
Le FRAPRU fera le point sur la situation samedi matin lors d’une conférence de presse.
Le jour du déménagement à Montréal est synonyme de piles de meubles et d’autres objets abandonnés dans les rues. (Touria Izri/actualitescanada)
UNE SOURCE CONSTANTE DE STRESS
Selon un récent sondage Léger, le logement reste une source constante de stress pour de nombreux habitants de la province.
Le sondage a révélé que 47 % des locataires, 55 % des familles monoparentales, 46 % des ménages dont le revenu est inférieur à 40 000 $ par année, 44 % des familles immigrantes et 34 % des résidents du Grand Montréal ressentent beaucoup de stress en ce qui a trait à leur situation de logement.
AIDE DISPONIBLE
Les ménages qui ont besoin d’un soutien en matière de logement sont encouragés à appeler leur office municipal d’habitation ou la Société d’habitation du Québec pour obtenir une aide immédiate.
Mercredi, le Québec a annoncé une augmentation de l’allocation de logement, qui passera du maximum actuel de 100 $ à 170 $ par mois, à compter du 1er octobre, ainsi qu’une augmentation du montant maximal du loyer admissible au programme de supplément au loyer.
Dans le cadre de son « Opération 1er juillet », le gouvernement a également alloué 2 millions de dollars pour l’aide à la recherche de logement, l’hébergement temporaire et l’entreposage de biens.
« Il n’y a absolument aucune raison pour que les gens dorment dans la rue ce soir s’ils font appel aux équipes d’urgence de nos offices d’habitation », a déclaré la ministre du Logement Andrée Laforest dans un communiqué envoyé par courriel.
Cependant, ces mesures ne s’attaquent pas à la racine du problème, selon le FRAPRU.
Nous avons l’impression que le gouvernement n’agit pas avec des mesures structurelles « , a déclaré Mme Laflamme, qui demande de meilleures protections législatives contre la spéculation immobilière, les rénovations et les expulsions frauduleuses.
Ils citent un rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) qui révèle que seulement 18 logements sur mille comportant trois chambres à coucher ou plus sont disponibles pour la location au Québec.
» Parce qu’elles sont souvent considérées comme moins rentables, les grandes unités sont négligées par les promoteurs privés, et celles qui sont construites sont inabordables « , a déclaré Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.
BESOIN D’AIDE POUR LE LOGEMENT ?
- Service d’urgence de la Société d’habitation du Québec : 1-800-463-4315
- Ligne d’information du Tribunal administratif du logement : 1 800 683-BAIL (2245).
- Aide au logement de la Ville de Montréal : 311
— Ce reportage de La Presse Canadienne a été publié en français avec des fichiers de Daniel J. Rowe de CTV le 1er juillet 2022.