Le procureur s’attend à ce que 29 cas d’inconduite sexuelle restent dans le système de justice militaire
OTTAWA — Le procureur principal des Forces armées canadiennes s’attend à ce que plus de deux douzaines d’affaires criminelles dans lesquelles des accusations d’inconduite sexuelle ont déjà été portées demeurent dans le système de justice militaire.
Le colonel Dylan Kerr dit que cette attente est fondée sur des consultations avec les victimes après que la juge à la retraite de la Cour suprême Louise Arbour ait demandé à la police militaire de confier ces cas aux autorités civiles.
Mme Arbour, dont la recommandation a été acceptée par le ministre de la Défense Anita Anand le mois dernier, a fait une exception pour les enquêtes en voie d’achèvement.
Dans une entrevue exclusive accordée à la Presse canadienne, M. Kerr affirme que la police militaire travaille actuellement au transfert des enquêtes sur l’inconduite sexuelle à ses homologues civils et qu’il ne prévoit pas que de nouveaux cas de ce genre atterriront sur son bureau.
Mais M. Kerr affirme qu’il y a 29 cas dans lesquels de telles accusations ont déjà été portées, et les victimes dans tous ces cas ont jusqu’à présent accepté de passer par le système de justice militaire.
Kerr dit qu’il n’est pas surpris que les victimes aient choisi de s’en tenir au système militaire car elles ont déjà eu plusieurs occasions, avant même la recommandation d’Arbour, de faire traiter leur cas par un tribunal civil.
Il dit aussi qu’il y a des risques lorsqu’il s’agit de transférer des cas d’un système à l’autre après que des accusations ont déjà été portées, y compris la possibilité de retards alors que les tribunaux dans des provinces comme l’Ontario luttent avec des arriérés.
Ce reportage de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 20 décembre 2021.