Le Canada sanctionne la police et l’université iraniennes alors que le régime réprime les protestations
Le Canada ajoute la police nationale iranienne et une université internationale iranienne à sa liste de sanctions, alors que Téhéran continue de réprimer les semaines de dissidence.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a annoncé lundi l’ajout des forces de l’ordre iraniennes et de l’université internationale Al-Mustafa à la liste des sanctions du Canada.
Joly a accusé les forces de police de participer à la répression meurtrière et à la détention arbitraire de manifestants iraniens.
Les forces de sécurité ont dispersé les rassemblements à l’aide de balles réelles et de gaz lacrymogènes pendant des semaines de protestations soutenues.
Au moins 270 personnes ont été tuées et 14 000 arrêtées, selon le groupe Human Rights Activists in Iran.
Les manifestations se sont poursuivies, même si les redoutables gardiens de la révolution paramilitaires ont demandé aux jeunes Iraniens d’arrêter.
Joly a également accusé le régime iranien d’utiliser l’Université Al-Mustafa, qui a des branches dans plusieurs pays, pour diffuser son idéologie à l’étranger et recruter des combattants étrangers.
Le Canada ajoute également quatre personnes, dont le commandant de la police de Téhéran, à sa liste de sanctions, qui comprend maintenant 93 personnes et 179 entités.
Les personnes figurant sur la liste verront leurs avoirs détenus au Canada gelés alors qu’Ottawa tente de promulguer une nouvelle loi pour saisir ces avoirs et les distribuer aux victimes et aux défenseurs des droits de l’homme.
« Le peuple iranien, y compris les femmes et les jeunes, risquent leur vie parce qu’ils endurent depuis trop longtemps un régime qui réprime et viole leur humanité « , a déclaré Mme Joly.
« Ils exigent que leurs droits humains soient respectés, et il est de notre devoir de faire écho à leurs voix et de les amplifier. Le Canada continuera à soutenir le peuple iranien qui réclame courageusement un avenir meilleur. »
Les sanctions ont été révélées lundi alors que les autorités iraniennes ont annoncé qu’elles allaient organiser des procès publics pour 1 000 personnes en raison des manifestations qui ont convulsé le pays.
Les inculpations massives constituent la première action juridique majeure du gouvernement visant à réprimer la dissidence depuis que les troubles ont éclaté il y a plus de six semaines.
L’agence de presse iranienne IRNA a cité des responsables judiciaires qui ont déclaré qu’un millier de personnes ayant joué un rôle central dans les manifestations seraient jugées dans la seule ville de Téhéran pour leurs « actions subversives », notamment l’agression d’agents de sécurité, l’incendie de biens publics et d’autres accusations.
Les manifestations nationales ont d’abord éclaté après la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, 22 ans, détenue par la police des mœurs du pays. Elle avait été arrêtée pour avoir prétendument violé le code vestimentaire strict des femmes en Iran.
Bien que les protestations se soient d’abord concentrées sur le voile obligatoire en Iran, ou hijab, elles se sont depuis transformées en l’un des plus grands défis pour les religieux au pouvoir depuis les années chaotiques qui ont suivi la révolution islamique de 1979.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 31 octobre 2022.
– Avec des fichiers de l’Associated Press.