Le Canada et Taïwan entament des discussions sur le commerce et l’investissement étranger
Le Canada et Taïwan ont convenu mardi d’entamer des négociations officielles en vue d’un accord visant à encourager les investissements étrangers bilatéraux et à approfondir leur partenariat indo-pacifique, dans le cadre de discussions qui risquent d’irriter la Chine.
Taïwan cherche à obtenir un soutien diplomatique et moral plus important de la part des grandes démocraties occidentales, comme le Canada, car elle est confrontée à une pression militaire et politique croissante de la part de la Chine pour céder aux revendications de souveraineté de Pékin sur l’île. Dans ce contexte, Taïwan cherche à conclure davantage d’accords commerciaux avec les pays occidentaux.
Lors d’un appel téléphonique avec le principal négociateur commercial de Taïwan, John Deng, mardi, la ministre canadienne du Commerce, Mary Ng, a discuté de la collaboration entre Taipei et Ottawa afin d’obtenir de nouvelles possibilités d’investissement pour soutenir une croissance durable et garantir de bons emplois des deux côtés.
Les discussions sur un « arrangement de promotion et de protection des investissements étrangers » s’inscrivent dans le cadre du plan d’Ottawa visant à accroître le commerce et l’influence dans la région Indo-Pacifique, qui connaît une croissance rapide.
Dans un communiqué, le ministère taïwanais des Affaires étrangères a qualifié ces négociations de « progrès positifs » et a déclaré que Taipei s’efforcerait d’achever les négociations dès que possible.
À la fin de l’année dernière, Ottawa a annoncé sa stratégie indo-pacifique tant attendue, qui prévoit des dépenses de 2,3 milliards de dollars pour renforcer la sécurité militaire et cybernétique afin de faire face à ce qu’il appelle une Chine « perturbatrice ».
Pékin considère Taïwan autonome comme son propre territoire et entretient des relations tendues avec le Canada. Taïwan rejette fermement les revendications de souveraineté de la Chine.
Taïwan, comme la Chine, a demandé à adhérer à l’Accord global et progressif pour le partenariat transpacifique (CPTPP).
Elle a fait pression sur les membres existants, tels que le Canada, pour qu’ils soutiennent sa candidature, affirmant que, contrairement à Pékin, Taipei soutient la transparence et l’État de droit tout en gérant sa propre économie et en faisant des affaires avec d’autres pays.
Les échanges commerciaux entre le Canada et Taïwan ont totalisé 10,2 milliards de dollars en 2021, contre 7,4 milliards de dollars en 2020, selon les chiffres officiels.
Les tensions entre la Chine et le Canada ont grimpé en flèche fin 2018 lorsque la police canadienne a détenu un dirigeant de Huawei Technologies, suivi par l’arrestation de deux Canadiens en Chine pour espionnage. Les trois ont été libérés en 2021, mais les relations restent tendues.
L’ambassade de Chine à Ottawa n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
(Reportages d’Ismail Shakil à Ottawa et de Ben Blanchard à Taipei ; reportages supplémentaires de Dan Whitcomb ; édition de Mark Heinrich et Sandra Maler).