Le Canada doit lever l’interdiction de voyager dans plusieurs pays d’Afrique et se concentrer sur l’équité en matière de vaccins.
Les appels se poursuivent pour que le Canada lève les restrictions de voyage imposées à un certain nombre de pays africains en réponse à la variante Omicron et fasse des efforts pour améliorer l’équité en matière de vaccination dans le monde.
Akwatu Khenti, président du Black Scientists’ Task Force on Vaccine Equity, a exprimé ses inquiétudes quant à la politique du gouvernement fédéral lors d’une interview dans l’émission Your Morning de CTV vendredi.
Les ressortissants étrangers qui ont été au Botswana, en Égypte, en Eswatini, au Lesotho, au Malawi, au Mozambique, en Namibie, au Nigeria, en Afrique du Sud et au Zimbabwe 14 jours auparavant ne sont actuellement pas autorisés à entrer au Canada.
Khenti dit que, bien qu’il comprenne le raisonnement initial visant à protéger à tout prix la population canadienne, Omicron s’est maintenant répandu dans le monde entier, sur plusieurs continents et dans des dizaines de pays – y compris le Canada.
« Elle n’est plus nécessaire, si elle l’a jamais été », a-t-il déclaré. « Le Canada devrait lever l’interdiction de voyager le plus rapidement possible ».
Khenti, professeur adjoint à l’École de santé publique Dalla Lana, dit qu’il préférerait voir une approche coordonnée qui mène à une équité vaccinale significative et qui fasse de la lutte contre les faibles taux de vaccination dans les pays à faible revenu une priorité.
Les faibles taux de vaccination créent un « incubateur pour les mutations », a-t-il déclaré.
« Et cette politique, c’est la conséquence ultime, qui est d’ailleurs une conséquence raciale ».
Le Canada a promis de faire un don, par le biais d’un soutien financier ou de doses directes, à COVAX, le programme de don de vaccins de l’Organisation mondiale de la santé pour les pays à faible revenu.
En date du 5 décembre, environ 9,1 millions de doses avaient été expédiées.
Selon M. Khenti, en plus de remplir sa promesse de livrer des doses, le Canada doit également soutenir la renonciation à la propriété intellectuelle pour les vaccins COVID-19 et aider à surmonter l’hésitation à se faire vacciner.
« Ce n’est pas seulement une question d’approvisionnement, c’est aussi une question d’accès et cet accès c’est la technologie, l’accès c’est le confort, l’accès c’est la communication, et nous pouvons le faire. »
Il dit que l’expertise et les ressources du monde ont été rassemblées pour développer un miracle scientifique.
« Nous avons besoin d’un miracle d’équité et je crois que c’est tout à fait possible. »