L’Arabie saoudite affirme qu’elle n’est pas responsable des prix élevés du pétrole
L’Arabie saoudite a déclaré lundi qu’elle « ne portera aucune responsabilité » dans la pénurie de l’offre mondiale de pétrole après qu’un violent barrage d’attaques des rebelles Houthis du Yémen ait affecté la production du royaume, premier exportateur mondial de pétrole.
L’avertissement inhabituellement sévère a marqué une rupture avec les déclarations habituellement prudentes du géant pétrolier, car les responsables saoudiens restent conscients que même leurs plus petits commentaires peuvent faire basculer le prix du pétrole et ébranler les marchés mondiaux.
Cette déclaration intervient alors que le royaume reste en phase avec l’OPEP et d’autres pays producteurs de pétrole dans le cadre d’un accord limitant l’augmentation de la production et que les prix de l’énergie augmentent dans le contexte de la guerre de la Russie en Ukraine. Les Américains ont déjà dû payer des prix records à la pompe pour l’essence.
L’agence de presse saoudienne a cité le ministère des Affaires étrangères qui a déclaré que « la communauté internationale doit assumer sa responsabilité de maintenir les approvisionnements énergétiques » afin de « s’opposer aux Houthis. »
Les attaques répétées des Houthis affecteront « la capacité de production du royaume et sa capacité à remplir ses obligations », ajoute le communiqué, menaçant « la sécurité et la stabilité de l’approvisionnement énergétique des marchés mondiaux. »
Le pétrole brut de référence Brent s’est établi à plus de 112 dollars américains le baril dans les échanges lundi.
Dimanche, les rebelles du Yémen ont lancé une série d’attaques visant la production de pétrole et de gaz naturel du royaume. Le ministère saoudien de l’énergie avait déclaré que les attaques contre le complexe pétrochimique de Yanbu, sur la côte de la mer Rouge, avaient entraîné une baisse temporaire de la production de pétrole.
Les frappes de drones et de missiles ont déclenché un incendie dans un réservoir d’une distribution de pétrole dans la ville portuaire saoudienne de Jiddah et ont affecté la production de l’installation de gaz de Yanbu. L’étendue globale des dommages aux installations restait peu claire.
Le gouvernement saoudien a condamné les attaques comme constituant une menace pour la sécurité des approvisionnements en pétrole « dans ces circonstances extrêmement sensibles » sur le marché mondial de l’énergie.
La vague incessante de frappes de dimanche a marqué l’un des barrages les plus intenses des Houthis sur le royaume, exposant les vulnérabilités de la défense saoudienne et rappelant les attaques dramatiques de septembre 2019 sur deux installations pétrolières clés qui ont fait tomber la moitié de la production totale de pétrole de l’Arabie saoudite.
La Maison Blanche a vivement condamné les frappes et s’est engagée à soutenir la défense de l’Arabie saoudite. Dimanche en fin de journée, un haut responsable de l’administration a confirmé que les États-Unis avaient transféré un nombre important d’intercepteurs d’antimissiles Patriot pour aider l’Arabie saoudite à se défendre contre les attaques de drones et de missiles.
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Le rédacteur de l’Associated Press Jon Gambrell à Dubaï, Émirats arabes unis, a contribué à ce rapport.