La Société canadienne du sang cherche à supprimer l’interdiction faite aux travailleurs du sexe
La Société canadienne du sang souhaite supprimer l’interdiction à vie faite aux travailleurs du sexe de donner du sang, dans le but de rendre le don de sang plus équitable.
Ce mois-ci, la Société canadienne du sang a recommandé à Santé Canada d’abolir l’interdiction à vie de donner du sang pour les personnes qui ont accepté de l’argent ou des drogues en échange de services sexuels.
L’interdiction, introduite il y a 45 ans, devrait être remplacée par un « report » d’un an après le travail sexuel rémunéré.
Cette décision fait suite à la fin, le mois dernier, de l’interdiction faite aux hommes homosexuels et bisexuels de donner leur sang, qui a été saluée par les députés et les défenseurs de la cause LGBTQ.
La Société canadienne du sang a déclaré qu’elle serait prête à recommander à Santé Canada de réduire à moins d’un an le délai d’attente des travailleurs du sexe avant de pouvoir donner du sang, mais qu’elle souhaitait procéder à des changements progressifs.
La durée de l’interdiction faite aux homosexuels de donner du sang a été progressivement réduite avant d’être complètement supprimée le mois dernier.
Catherine Lewis, porte-parole de la Société canadienne du sang, a déclaré que la Société avait demandé à Santé Canada de mettre fin à l’interdiction à vie faite aux travailleurs du sexe de donner du sang au cours des dernières semaines, après avoir effectué des recherches pour s’assurer que cette recommandation permettrait de garantir la sécurité de l’approvisionnement en sang.
Elle a déclaré que la révision faisait partie d’un effort pour s’assurer que les politiques de don de sang étaient plus inclusives et équitables.
« Pour l’instant, nous nous penchons sur une année, mais nous continuerons à l’examiner à l’avenir. Le projet ne s’arrête pas s’il est réduit à un an », a-t-elle ajouté.
L’interdiction actuelle à vie pour les travailleurs du sexe de donner leur sang s’étend également aux personnes ayant eu des rapports sexuels avec un travailleur du sexe ou ayant échangé de l’argent ou des drogues contre des rapports sexuels. Cette politique est également en cours de révision.
Les libéraux de Justin Trudeau ont promis de supprimer l’interdiction faite aux homosexuels de donner du sang pendant la campagne électorale de 2015. Mais il a fallu des années et des recherches d’une valeur de 5 millions de dollars sur la sécurité avant qu’elle ne soit recommandée à Santé Canada.
La Société canadienne du sang, qui gère le programme de don de sang, a indiqué qu’elle était confiante que l’interdiction pour les travailleurs du sexe de donner du sang pourrait se produire d’ici l’automne si elle est approuvée par Santé Canada.
La Société canadienne du sang s’apprête à fonder le dépistage sur des comportements sexuels à plus haut risque, comme le sexe anal.
D’ici la fin du mois de septembre, on demandera à tous les donneurs potentiels s’ils ont eu de nouveaux ou de multiples partenaires sexuels au cours des trois derniers mois, quel que soit leur sexe ou leur orientation sexuelle.
Si un donneur potentiel répond par l’affirmative, on lui demandera alors s’il a eu des rapports sexuels anaux avec l’un de ces partenaires. Dans l’affirmative, il devra attendre trois mois avant de donner son sang.
L’agence du sang estime que le fait de poser des questions sur le comportement sexuel lui permettra d’évaluer de manière plus fiable le risque d’infections telles que le VIH, qui peuvent être transmises par les transfusions. Tous les dons de sang sont testés et examinés avant d’être donnés aux patients.
Ce rapport de la Presse canadienne a été publié pour la première fois le 27 mai 2022.