La Russe Daria Kasatkina dit qu’elle sort avec une femme.
La joueuse de tennis féminine la mieux classée de Russie, Daria Kasatkina, a déclaré dans une interview vidéo publiée lundi qu’elle sortait avec une femme.
Les commentaires de la demi-finaliste de Roland-Garros interviennent alors que le Parlement russe discute du renforcement des restrictions déjà strictes sur les discussions publiques des relations LGBTQ2S+.
Dans l’interview sur YouTube avec le blogueur russe Vitya Kravchenko, Kasatkina a répondu « oui » lorsqu’on lui a demandé si elle avait une petite amie.
Kasatkina a ajouté qu’elle pense que « vivre dans le placard » ne serait pas viable à long terme. « Cela ne sert à rien, cela tournerait toujours dans votre tête, jusqu’à ce que vous disiez quelque chose. Évidemment, c’est à chacun de décider comment s’ouvrir et dans quelle mesure », a déclaré Kasatkina.
Peu de temps après la publication de l’interview, Kasatkina a posté sur Instagram une photo d’elle embrassant la patineuse artistique Natalia Zabiiako, médaillée d’argent aux Jeux olympiques, avec un émoji de cœur, et a appelé Zabiiako « ma mignonne tarte » dans un message sur Twitter. Zabiiako, qui a remporté sa médaille olympique avec l’équipe russe en 2018, a posté la même photo sur Instagram, également avec un cœur.
Depuis 2013, la loi russe interdit toute discussion sur les relations LGBTQ2S+ qui est considérée comme une « promotion des relations sexuelles non traditionnelles » auprès des mineurs. Cela a restreint la défense ou la protestation des LGBTQ2S+ dans les forums publics.
Les législateurs russes s’efforcent d’élargir cette loi en interdisant totalement la « promotion » des relations LGBTQ2S+ sous un angle positif ou neutre et la diffusion de contenus LGBTQ2S+ dans les cinémas.
Kasatkina, 25 ans, est classée 12e au monde et vit et s’entraîne en Espagne, où l’interview a été filmée. Dans l’interview, elle appelle également à la fin des combats en Ukraine.
« Pour que la guerre se termine », a répondu Kasatkina lorsqu’on lui a demandé ce qu’elle souhaitait le plus dans la vie, et elle décrit le conflit comme un « cauchemar complet ».
Les autorités russes insistent sur le fait que le conflit n’est pas qualifié de « guerre », mais d' »opération militaire spéciale », et que toute critique de la guerre ou de l’armée russe peut être sanctionnée par des amendes ou des peines de prison.
Kasatkina est montrée dans la vidéo en train de pleurer lorsqu’on lui demande si elle craint de ne pas pouvoir retourner en Russie après ses commentaires dans l’interview.