La République dominicaine commence à construire un mur frontalier avec Haïti
SANTO DOMINGO — Le gouvernement dominicain a commencé dimanche la construction d’un mur qui couvrira plus de la moitié des 392 kilomètres de la frontière avec Haïti, son seul et unique voisin, afin d’arrêter la migration irrégulière et la contrebande de marchandises, d’armes et de drogues.
Bien que les deux pays partagent l’île d’Hispaniola, ils sont très éloignés en termes de développement. Haïti, en proie au crime, est l’une des nations les plus pauvres des Amériques, tandis que la République dominicaine, destination touristique populaire des Caraïbes, a prospéré au cours des dernières décennies grâce à une stabilité politique marquée.
De nombreux Haïtiens traversent la frontière clandestinement à la recherche de travail dans les champs ou dans l’industrie de la construction en République dominicaine.
« Le bénéfice pour les deux nations sera d’une grande importance », a déclaré le président dominicain Luis Abinader peu avant d’appuyer sur le bouton pour commencer à couler du béton dans les fondations de ce qui sera le mur dans la province de Dajabón, à quelque 230 kilomètres au nord-ouest de la capitale.
Environ 500 000 Haïtiens et des dizaines de milliers de leurs descendants vivent en République dominicaine, une nation hispanophone d’environ 11 millions d’habitants, selon la plus récente enquête sur l’immigration réalisée en 2018.
Abinader a estimé que le mur frontalier réduira la contrebande de biens commerciaux, d’armes et aidera à lutter contre le crime organisé dans les deux nations.
Il a lancé le projet, qui vise à construire un mur de 164 kilomètres, avant l’anniversaire de l’indépendance de la République dominicaine vis-à-vis d’Haïti, le 27 février 1844.
Abinader a déclaré que la première phase du projet sera achevée au plus tard dans neuf mois.
Le mur en béton de 20 centimètres d’épaisseur surmonté d’une maille métallique aura une hauteur de 3,9 mètres et sera équipé de fibres optiques pour les communications, les capteurs de mouvement, les caméras, les radars et les drones.
Le projet prévoit également la construction de 70 tours de guet et de 41 portes d’accès pour les patrouilles.
(Reportage d’Ezequiel Abiu ; Rédaction de Drazen Jorgic ; Montage de Grant McCool)