La manifestante Mahsa Amini condamnée à mort en Iran
Un tribunal iranien a prononcé la première condamnation à mort liée aux récentes manifestations, déclarant la personne non identifiée coupable d' »inimitié envers Dieu » et de « propagation de la corruption sur Terre », selon les médias d’État.
Cette condamnation intervient après des semaines de manifestations dans tout le pays, déclenchées par la mort de Mahsa Amini en septembre.
Le tribunal révolutionnaire iranien a prononcé la sentence à l’encontre d’un manifestant qui aurait mis le feu à un bâtiment gouvernemental, ont rapporté les médias d’État.
Ils ont été condamnés pour « trouble de l’ordre public et de la paix, communauté et collusion pour commettre un crime contre la sécurité nationale, guerre et corruption sur Terre, guerre par incendie criminel et destruction intentionnelle », selon l’agence de presse nationale IRNA dimanche.
Cinq autres personnes qui ont pris part aux manifestations ont été condamnées à des peines de cinq à dix ans de prison, reconnues coupables de « collusion pour commettre un crime contre la sécurité nationale et de perturbation de la paix et de l’ordre publics. »
IRNA a ajouté que ces décisions sont préliminaires et peuvent faire l’objet d’un appel. L’agence de presse n’a pas nommé le manifestant qui a été condamné à mort ni fourni de détails sur le moment ou le lieu où il a commis le crime présumé.
L’Iran est secoué par des manifestations anti-régime depuis septembre, la plus grande manifestation de dissidence de ces dernières années, déclenchée par l’indignation suscitée par la mort d’Amini, une Iranienne kurde de 22 ans qui avait été arrêtée par la police des mœurs pour ne pas avoir porté correctement son hijab.
Les autorités iraniennes ont depuis lors déclenché une répression brutale contre les manifestants, ayant inculpé au moins 1 000 personnes dans la province de Téhéran pour leur implication présumée.
Les forces de sécurité ont tué au moins 326 personnes depuis le début des protestations il y a deux mois, selon l’ONG Iran Human Rights basée en Norvège.
Ce chiffre inclut 43 enfants et 25 femmes, a indiqué l’ONG dans une mise à jour de son bilan samedi, précisant que le nombre publié représentait un « minimum absolu ».
CNN ne peut pas vérifier ce chiffre de manière indépendante car les médias non étatiques, Internet et les mouvements de protestation en Iran ont tous été supprimés. Le nombre de morts varie selon les groupes d’opposition, les organisations internationales de défense des droits et les journalistes qui suivent les manifestations en cours.
Malgré la menace d’arrestations – et de sanctions plus sévères pour les personnes impliquées – des célébrités et des athlètes iraniens se sont manifestés pour soutenir les protestations anti-gouvernementales au cours des dernières semaines.
Vendredi, les experts des Nations Unies ont exhorté les autorités iraniennes à « cesser d’inculper des personnes sous des chefs d’accusation passibles de la peine de mort pour avoir participé, ou prétendument participé, à des manifestations pacifiques » et à « cesser d’utiliser la peine de mort comme un outil pour écraser les protestations ».