La France et l’UE vont retirer leurs troupes du Mali, mais rester dans la région
PARIS — Le président Emmanuel Macron a déclaré que la France allait retirer ses troupes du Mali mais maintenir une présence militaire dans les pays voisins d’Afrique de l’Ouest.
Annonçant cette décision lors d’une conférence de presse jeudi à Paris, M. Macron a déclaré : « Nous ne pouvons pas rester militairement impliqués » aux côtés des autorités maliennes de transition avec lesquelles « nous ne partageons pas la stratégie et les objectifs. »
La France a environ 4 300 soldats dans la région du Sahel, dont 2 400 au Mali. La force dite Barkhane est également engagée au Tchad, au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie.
Les dirigeants européens ont simultanément annoncé jeudi que les troupes de la force opérationnelle militaire dirigée par l’Europe, connue sous le nom de Takuba, se retireraient également du Mali. La force Takuba est composée de plusieurs centaines de soldats des forces spéciales d’une douzaine de pays européens, dont la France.
Les tensions se sont accrues entre le Mali, ses voisins africains et l’Union européenne, notamment après que le gouvernement de transition du pays d’Afrique de l’Ouest ait autorisé des mercenaires russes à se déployer sur son territoire.
Les forces françaises sont actives depuis 2013 au Mali, où elles sont intervenues pour chasser les extrémistes islamiques du pouvoir. Mais les insurgés se sont regroupés dans le désert et ont commencé à attaquer l’armée malienne et ses alliés.
Macron a déclaré que le soutien aux civils au Mali se poursuivrait, mais il a reproché à la junte qui dirige actuellement le pays sa décision d’engager un entrepreneur militaire privé russe connu sous le nom de Groupe Wagner que l’UE accuse de fomenter la violence et de commettre des violations des droits de l’homme en Afrique.
Macron a déclaré qu’une coalition d’alliés restera présente au Sahel et dans le Golfe de Guinée pour contrer les actions d’Al-Qaïda et de l’État islamique.
Il a déclaré que la lutte contre le terrorisme dans la région nécessite « constance et ténacité. »
Ces annonces font suite à la réunion que Macron a tenue mercredi soir avec des dirigeants africains et européens impliqués dans la lutte contre les extrémistes islamiques dans la région du Sahel.
Les dirigeants du Mali et du Burkina Faso n’ont pas été invités car les deux nations ont été suspendues de l’Union africaine.