La démence touchera 1 million de Canadiens d’ici 2030 : étude
Un nouveau rapport de la Société Alzheimer du Canada prévoit que près d’un million de personnes au pays seront atteintes de démence d’ici la fin de la décennie.
Le rapport, « Navigating the Path Forward for Dementia in Canada », indique que cela représente une augmentation de plus de 65 % par rapport aux quelque 597 300 Canadiens atteints de démence en 2020.
Cette année-là, 124 000 nouveaux cas de démence ont été diagnostiqués au Canada, soit 15 par heure. D’ici 2030, le rapport indique que cela passera à 187 000 nouveaux cas par an, soit 21 par heure.
À mesure que la population canadienne vieillit, le nombre de nouveaux cas chaque année passera à plus de 250 000 par an dans les années 2040, prédit le rapport.
D’ici 2050, le nombre de personnes atteintes de démence au Canada passera à plus de 1,7 million, soit près de trois fois plus qu’en 2020.
Environ 1,6 % de la population canadienne souffrait de démence en 2020. Ce chiffre devrait maintenant passer à 3,6 % d’ici 2050, selon le rapport.
« Il y a des nouvelles encourageantes sur la réduction des risques et le retardement de l’apparition de la démence », indique le rapport. « Cependant, le vieillissement de la population au Canada signifie que nous continuerons à voir des augmentations continues du nombre de personnes atteintes de démence. »
LA DÉMENCE PLUS COURANTE CHEZ LES FEMMES
Le rapport décrit la démence comme un ensemble de symptômes causés par certaines perturbations du fonctionnement sain du cerveau. Les symptômes peuvent inclure une perte de mémoire, des difficultés d’attention, de résolution de problèmes et de langage, des changements d’humeur et de comportement, et des problèmes de vision, d’équilibre et de mouvement.
Alors que les auteurs de l’étude décrivent la maladie d’Alzheimer comme la maladie qui provoque des changements dans la structure du cerveau des années avant l’apparition de ces symptômes, la démence d’Alzheimer fait référence au stade ultérieur de la maladie lorsque ces problèmes deviennent évidents.
D’autres types de démence existent, mais la démence d’Alzheimer est considérée comme la plus courante, indique le rapport.
Bien qu’il existe un certain nombre de facteurs de risque pour la démence, le rapport indique que l’âge est le plus important, la plupart des personnes qui développent une démence ayant plus de 65 ans, mais pas toutes. Le risque de démence double environ tous les cinq ans après 65 ans, avec près d’une personne sur quatre. Canadiens diagnostiqués après 85 ans.
Les femmes, qui ont tendance à vivre plus longtemps que les hommes, représentent une plus grande part des personnes atteintes de démence au Canada et dans le monde.
En 2020, environ 61,8 % des personnes atteintes de démence étaient des femmes, selon le rapport. Cet écart devrait augmenter pour atteindre 63,1 % d’ici 2050.
Toutes les provinces verront une augmentation du nombre de cas tant que les tendances actuelles se poursuivront, dit la société, bien que les situations varient en fonction de la démographie, des schémas de migration et des facteurs de risque de démence.
LA RÉDUCTION DES RISQUES RETARDERAIT LES NOUVEAUX CAS
Dans le cadre de l’étude, la société a calculé le nombre d’heures investies par ceux, tels que les membres de la famille, les amis et les voisins, qui s’occupent des personnes atteintes de démence.
Il y avait 350 000 partenaires de soins en 2020 fournissant en moyenne 26 heures de soins par semaine, selon le rapport, ce qui représente 470 millions d’heures de soins par an, soit l’équivalent de 235 000 emplois à temps plein.
Selon les projections actuelles, l’étude prévoit que le nombre de partenaires de soins au Canada passera à plus d’un million d’ici 2050, fournissant près de 1,4 milliard d’heures de soins par an, soit l’équivalent de plus de 690 000 emplois à temps plein.
La Société Alzheimer a également calculé le nombre de nouveaux cas de démence en moins si le risque de démence était généralement réduit pour tout le monde.
Selon ces scénarios hypothétiques, la société affirme que retarder l’apparition de la démence même d’un an entraînerait près de 500 000 nouveaux cas de moins d’ici 2050.
Un retard de 10 ans, quant à lui, entraînerait plus de quatre millions de nouveaux cas en moins la même année et réduirait le nombre d’heures nécessaires aux soins de près d’un milliard par an.
Le rapport cite une autre étude, qui a révélé que 12 facteurs de risque – manque d’éducation, perte auditive, traumatisme crânien, hypertension, abus d’alcool, obésité, tabagisme, dépression, isolement social, inactivité physique, pollution de l’air et diabète – représentent environ 40 % des cas de démence dans le monde.
« Le simple fait de retarder d’un an leur apparition pourrait en fait avoir un impact très profond sur le nombre de personnes atteintes de démence », a déclaré mardi la PDG de la Société Alzheimer de l’Ontario, Cathy Barrick, à actualitescanada Channel.
Le rapport de la Société Alzheimer ajoute que les preuves montrent également que le chevauchement ou la multiplicité des facteurs de risque augmentent encore le risque de démence.
« Nous avons une compréhension incomplète des facteurs de risque et de protection pour le développement de la démence et la progression de la démence – il reste encore beaucoup à faire », écrivent les auteurs de l’étude. « Ceci est particulièrement important car il n’existe aucun remède connu contre la démence. »